Du 12 au 14 mai 2025, le président de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune, a effectué une visite d’État en Slovénie, à l’invitation de son homologue slovène, Natasa Pirc Musar.
Cette visite, marquée par une intense activité diplomatique, économique et culturelle, a consolidé les relations bilatérales entre les deux pays. Signature d’accords stratégiques, convergence sur les questions internationales et exploration de nouvelles opportunités de coopération ont rythmé cet événement, témoignant d’un partenariat de confiance mutuelle.
Un jalon diplomatique majeur
Dès son arrivée à Ljubljana, le président Tebboune, accompagné d’une délégation ministérielle de haut niveau, a été chaleureusement accueilli par les autorités slovènes. Le Premier ministre slovène, Robert Golob, a qualifié cette visite de « très importante », soulignant qu’elle reflète le « partenariat de confiance » entre les deux nations. Lors d’une déclaration conjointe, il a salué la signature de plusieurs accords et mémorandums d’entente, notamment un contrat de fourniture de gaz naturel entre Sonatrach et Geoplin. Ce contrat, signé dans un contexte de crise gazière en Europe, positionne l’Algérie comme un partenaire fiable pour répondre aux besoins énergétiques slovènes.
De son côté, le président Tebboune a exprimé sa satisfaction face à l’excellence des relations bilatérales, remerciant la Slovénie pour la concrétisation des engagements pris. « Nos relations avec ce pays ami sont excellentes », a-til déclaré, ajoutant que les récentes échéances ouvriront la voie à une coopération élargie dans des secteurs stratégiques comme l’enseignement supérieur, l’industrie pharmaceutique, les technologies spatiales, l’intelligence artificielle et la gestion des ressources en eau.
Des accords pour un avenir commun
Le deuxième jour de la visite a été marqué par la signature d’une déclaration commune entre les deux pays, ainsi que de plusieurs accords bilatéraux. Ces textes couvrent des domaines variés : coopération policière, transport maritime, activités spatiales à des fins pacifiques et consultations politiques. Deux mémorandums d’entente ont également été conclus entre la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) et son homologue slovène, ainsi qu’entre le Conseil du renouveau économique algérien (CREA) et l’Agence publique slovène pour l’investissement.
Ces accords, selon Robert Golob, constituent « un modèle pour de nombreux pays européens », ouvrant la voie à une collaboration accrue dans les technologies modernes, l’éducation et la recherche scientifique. Le président Tebboune a mis en avant les atouts de l’Algérie, notamment son absence de dette extérieure, un indicateur de la robustesse de son économie et de son indépendance décisionnelle. Il a appelé les hommes d’affaires des deux pays, réunis lors du Forum économique algéro-slovène, à renforcer les relations commerciales pour qu’elles atteignent le niveau des excellentes relations politiques. La Slovénie, forte de son expertise en gestion des eaux usées et en recyclage, pourrait contribuer à des projets algériens dans l’agriculture et l’industrie, a-t-il suggéré.
Une convergence sur les questions internationales
Au-delà des aspects économiques, la visite a révélé une « convergence totale » entre l’Algérie et la Slovénie sur les dossiers internationaux. Les deux pays partagent des positions communes, notamment sur la cause palestinienne. Le président Tebboune a salué les « positions courageuses et morales » de la Slovénie, premier État européen à reconnaître l’État de Palestine, un geste qu’il a qualifié de « grand honneur ». La présidente Natasa Pirc Musar a, quant à elle, appelé à un dialogue international pour mettre fin aux agressions israéliennes à Gaza.
Sur la question du Sahara occidental, les deux nations ont réaffirmé leur soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, dans le cadre de la légalité internationale et sous l’égide des Nations unies. Le président Tebboune a insisté sur le caractère pacifique de la politique étrangère algérienne, rappelant que son pays, depuis son indépendance, privilégie le dialogue pour résoudre les crises. « L’Algérie demeure un État pacifique, dont la priorité est d’instaurer la paix en Méditerranée et dans le monde », a-t-il déclaré, notant la proximité des approches diplomatiques des deux pays.
Une dimension culturelle et touristique
Le troisième jour de la visite a offert un moment de détente et d’échange culturel avec la visite du Haras de Lipica, l’un des plus anciens et prestigieux d’Europe. Accompagné de la présidente slovène, le président Tebboune a assisté à des démonstrations équestres mettant en avant les chevaux Lipizzan, symboles du patrimoine slovène. Cette étape, mêlant histoire et tradition, a permis de renforcer les liens humains entre les deux délégations. Le programme incluait également la visite d’une entreprise spécialisée dans l’industrie spatiale et l’intelligence artificielle, illustrant l’ambition commune des deux pays de collaborer dans des secteurs de pointe.
Perspectives d’un partenariat ambitieux
La visite d’État de trois jours a jeté les bases d’un partenariat algéro-slovène plus étroit, ancré dans des intérêts économiques mutuels et une vision partagée des enjeux mondiaux. La délégation algérienne, comprenant des ministres des Affaires étrangères, de l’Énergie, de l’Industrie, de l’Agriculture, du Tourisme et de l’Économie de la connaissance, ainsi que des chefs d’entreprise, témoigne de la volonté d’Alger de diversifier ses collaborations.
La Slovénie, de son côté, voit en l’Algérie un partenaire stratégique, notamment dans le domaine énergétique, mais aussi dans les secteurs technologiques et environnementaux. En conclusion, cette visite marque une étape décisive dans les relations bilatérales.
Les accords signés, les discussions de haut niveau et les engagements pris reflètent une ambition commune : faire des relations algéro-slovènes un modèle de coopération Sud-Nord, fondé sur le respect mutuel et des objectifs partagés. Alors que les deux pays s’apprêtent à concrétiser ces engagements, leur partenariat pourrait inspirer d’autres nations à conjuguer développement économique et solidarité internationale.