Les élèves sont des victimes des cyberattaques. Avec le développement du tout numérique, la frange juvénile est de plus en plus exposée à la face criminelle de l’Internet et des réseaux sociaux. Les experts tirent la sonnette d’alarme.
D’abord, il y a ce chiffre sur l’augmentation des affaires traitées de la cybercriminalité en hausse de 113%, selon le dernier bilan de la Gendarmerie nationale. L’escroquerie, vol des données, rançonnage sont les délits des fraudeurs en ligne qui n’hésitent pas aussi à s’attaquer aux enfants. En 2024, les services de sécurité ont établi 271 affaires dont les enfants sont des victimes. « Il y a en Algérie près de 33,49 millions d’usagers de l’Internet, 24 millions de comptes sur Facebook et 17 millions d’abonnés sur Tik Tok », rappelle un des responsables de la GN au cours de la présentation du bilan.
« Le mauvais usage de ces technologies reste la cause principale de la propagation de l’arnaque et de l’escroquerie », soulignet- il. L’Algérie enregistre près de 70 millions d’attaques numériques visant les entreprises et les institutions. Selon les experts dans le domaine de la sécurité informatique, « le piratage des données à travers les réseaux sociaux et l’utilisation des techniques de la séduction font des victimes parmi les jeunes utilisateurs ». Avec une dépendance accrue constatée aux jeux et au chat dans le réseau, des spécialistes relèvent que nombreux sont des élèves des premier et deuxième cycles scolaires qui font partie des cibles des pirates et autres délinquants numériques.
Récemment, lors d’un atelier organisé par le ministère de l’éducation et le MDN, les animateurs ont insisté sur « la nécessité d’inculquer aux élèves et à leurs familles une véritable culture de cybersécurité afin de les prémunir contre les dangers d’un usage non sécurisé des outils numériques ». D’après l’étude réalisée par le site Kaspersky , les écoles présentent plusieurs failles, dont la forte dépendance du numérique pour la gestion et l’administration ainsi que les données personnelles exposées au phishing et aux logiciels malveillants ».
En Algérie, les élèves qui font une utilisation abusive de la connexion Internet et aux réseaux sont les plus exposés à ces attaques et parfois sans se rendre compte. Des témoignages auprès de psychologues scolaires dans la wilaya d’Alger affirment que « la plupart des victimes sont parmi les jeunes adolescents dont la moyenne de connexion est 5 heures par jour ». Ils dénoncent des attaques par le hameçonnage afin d’épater les jeunes pour un jeu vidéo nouveau ou sur un site à contenu illicite. Ce qui conduit parfois à des désordres psychiques (dépression, fugue, malaise dans les rapports familiaux…).
Bref, ces signes montrent que la cote d’alerte a sonné le glas face à ces fléaux qui n’épargnent aucun jeune accro à l’Internet s’il en fait un usage excessif et pathologique. Les services de la DGSN ont déploré dans un compte rendu public « une augmentation des affaires relatives aux attaques électroniques en 2023 qui ont fait 146 victimes parmi les enfants ». Et c’est dans ce cadre qu’une vaste campagne de sensibilisation nationale a été initiée depuis le mois d’avril et se poursuivra à chaque occasion afin d’instaurer les gestes nécessaires sur la protection des personnes et des données des catégories jeunes.