C’est l’une des plus grosses opérations d’une ampleur inédite qui vient secouer le paysage économique. Une affaire qui démontre non seulement l’ampleur du trafic et de la corruption mais également toute la vigilance des services de sécurité à lutter contre le crime économique, protéger les personnes et des biens.
En effet, au sein de la société, les institutions publiques multiplient les initiatives d’informations et de sensibilisation sur ce fléau aux conséquences incommensurables. Concernant ce gros coup de filet sous la houlette de la Section centrale de lutte contre le crime organisé (SCLCO), les investigations ont permis "aux enquêteurs du Service de dévoiler le plan criminel des membres du réseau, qui ont créé plusieurs entités commerciales fictives à travers le territoire national, sans exercer d’activité commerciale réelle, dans le but de s’inscrire dans des opérations financières frauduleuses, en exploitant de faux registres de commerce et des factures fictives pour obtenir des fonds, qu’ils utilisaient dans des projets d’investissement aux fins de blanchiment d’argent", a indiqué, mardi, un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). En effet, tout commence par des entreprises à caractère commercial... du moins sur le papier.
En réalité, ces entités n’existaient que pour servir de relais à un système de fraude complexe, reposant sur des transactions financières fictives, des registres de commerce falsifiés et des factures montées de toutes pièces. Quant au butin récupéré, il est impressionnant. Il est estimé à 24 milliards de centimes (2,4 milliards de dinars) en numéraire saisis, 78 milliards de centimes gelés sur des comptes bancaires, et plus de 400 milliards de centimes en biens mobiliers et immobiliers mis sous séquestre. Parmi ces biens, pas moins de 500 camions poids lourds, des bulldozers, des véhicules de luxe, mais aussi des terrains, des villas et des appartements haut standing situés à Alger et dans plusieurs grandes villes du pays.
Cette affaire, traitée sous la supervision du parquet territorialement compétent, a abouti à l’arrestation de 47 membres du réseau, selon toujours la même source. L’enquête, toujours en cours, pourrait réserver d’autres révélations. Mais au-delà de cette affaire spectaculaire, cette action démontre que l’appareil sécuritaire reste capable de mobiliser ses ressources, de recouper les informations et de neutraliser les menaces avec efficacité.