L’affaire du dénommée Mohamed Amine Belghit focalise désormais l’attention. Elle suscite des réactions en chaîne, mais aussi des controverses. Et il n’y a pas que des académiciens et des universitaires qui ont tenu à réagir puisque même des partis et des personnalités politiques ont commencé à se manifester.
Mohamed Amine Belghit, pour rappel, avait fait des déclarations sur la chaîne Sky News arabia qui émet à partir des Emirats arabes unis il y a quelques jours. Des propos qui se rapportaient à l‘identité nationale, notamment sur le volet relatif à l‘amazighité. Cette sortie médiatique, qui a suscité un vif débat, notamment sur les réseaux sociaux, entre partisans et contradicteurs lui a d’ailleurs valu d’être placé en détention provisoire.
« En date du 3 mai 2025, le mis en cause a été déféré devant le parquet, qui a engagé des poursuites judiciaires à son encontre à travers l’ouverture d’une information judiciaire pour : crime d’atteinte à l’unité nationale par un acte ciblant l’unité nationale aux fins de porter atteinte aux symboles de la Nation et de la République, délit d’atteinte à l’intégrité de l’unité nationale et délit de diffusion de discours de haine et de discrimination via les technologies de l’information et de la communication », a, en effet, indiqué, avant-hier samedi, un communiqué du parquet de la République près le tribunal de Dar El- Beida.
Selon le parquet, « il a déclaré que l’amazighité serait un projet franco-sioniste, et vu que ces propos constituent une violation des principes fondamentaux de la société algérienne, consacrés par la Constitution, et une atteinte flagrante à une composante essentielle de l’identité nationale, ainsi qu’à l’unité nationale et aux symboles et constantes de la nation, le parquet de la République a ordonné, le 1er mai 2025, l’ouverture d’une enquête préliminaire et l’arrestation du suspect ». On voit bien que de lourdes charges pèsent sur Belghit, un enseignant universitaire dont beaucoup d’études et de recherche ont porté sur l‘histoire du pays.
Les récations se sont donc poursuives et c’est ainsi le chef de file du mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina, est monté hier au créneau. Bengrina, ex-candidat à la présidence de la République, a, à cet effet, adressé une lettre ouverte au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans laquelle il implore, en filigrane, la mansuétude du chef de l‘Etat en faveur de Mohamed Amine Belghit.
Il a certes reconnu d’emblée qu’il n’est pas « habilité » à donner au président de la République des « leçons de patriotisme » ou sur la manière de préserver l’unité et la cohésion nationales, et qu’il ne prétend pas être plus conscient que le chef de l’Etat des dangers auxquels le pays est confronté. « Nous avons confiance en le premier magistrat du pays et notre espoir repose sur la sagesse et la clairvoyance de notre frère, le président de la République, pour barrer la route à ceux qui tirent profit de l’aggravation de la crise », écrit-il.
« Nous savons que son patriotisme intercèdera auprès de vous en faveur d’un fils patriote, un descendant de chouhada comme le Dr Lamine Belghit », a soutenu Bengrina. C’est dans la même veine que la réaction de Mahiediune Amimour, ex-ministre de la Culture et ex-conseiller à la présidence de la République du temps des présidents Houari Boumediène et Chadli Bendjedid. Dans un bref écrit sur sa page facebook adressé à l’attention du pérsident Tebboune, il a indiqué que « le dossier de l‘historien Amine Belghit est entre vos mains et personne ne peut surenchérir sur vous ».
De l‘autre côté, le parti du RCD, qui a été un des premiers à réagir, a franchement dénoncé les propos de Belghit. C’était aussi le cas du FFS par la voix de son premier secrétaire. « Attenter aux constantes de la nation et remettre en cause son identité est un crime complet et une haute trahison qu’il ne faut ni tolérer ni minimiser », a, en effet, indiqué Yousef Aouchiche à partir de Ouargla. Notons que les propos de Belghit sur cette chaîne TV émiratie a aussi suscité une forte réaction de la Télévision algérienne contre le pays des Emirats arabes Unis .