Alors que les prix de la viande rouge atteignaient des sommets, flirtant avec les 3200 dinars le kilogramme, le gouvernement a décidé de passer à l’action. Sur instruction du ministre du Commerce et de la Régulation du marché, Tayeb Zitouni, une campagne nationale de contrôle débutera ce jour, avec pour objectif de ramener les prix à un niveau raisonnable, en accord avec la réalité du marché.
Le plafonnement du prix de la viande d’agneau à 2500 DA/kg a été décidé en réponse à une situation jugée incohérente par les autorités : une flambée des prix en boucherie alors que les coûts du bétail sont en chute libre sur les marchés. Le ministère entend ainsi imposer cette réduction à l’ensemble des bouchers du pays, dans une démarche de justice économique et de protection du pouvoir d’achat. Mais la viande rouge n’est pas le seul produit concerné.
Dans le viseur du ministère se trouvent également les produits alimentaires importés, dont certains périmés ou d’origine douteuse sont écoulés dans les grandes surfaces à des prix exagérés. Ces pratiques, qualifiées de « parasitaires » par des sources au sein du ministère, font l’objet de vérifications strictes. Des campagnes de saisie et d’inspection se succèdent, avec la promesse d’un nettoyage du secteur commercial de ses éléments spéculatifs et malhonnêtes. La même source, relayée par le site Ennahar Online, affirme que « les opérations de contrôle continueront jusqu’à l’assainissement complet du marché ».
Une stratégie qui vise à instaurer un climat de confiance entre commerçants et consommateurs, mais aussi à protéger les Algériens contre l’explosion des prix, dans un contexte économique mondial instable. Les spéculateurs ont également été ciblés dans d’autres filières.
Des quantités importantes de bananes et de pommes ont été saisies ces dernières semaines. Selon le ministère, ces saisies visent à endiguer les tentatives de manipulation des prix sur le marché, dans un souci de stabilité économique et de protection des familles à revenus modestes. Dans le même élan, une campagne parallèle est menée dans le secteur de la restauration : les cafetiers sont désormais tenus de baisser le prix du café à 30 dinars la tasse.
Cette décision intervient alors que l’État continue à soutenir l’importation de café, en dépit de la flambée des prix sur les marchés internationaux. Il s’agit d’un geste envers les consommateurs, pour maintenir un prix abordable pour une boisson de consommation quotidienne. Cette série de mesures reflète une volonté politique claire : freiner les abus commerciaux, lutter contre la spéculation, et garantir aux citoyens un accès équitable aux produits de base, sans subir les effets d’un marché parfois dérégulé. Pour les consommateurs, c’est un signal fort que l’État reste attentif à leur pouvoir d’achat et entend agir concrètement contre les dérives économiques.