L’Union africaine (UA) a exprimé sa profonde gratitude envers l’Algérie pour son rôle de premier plan dans la promotion de la paix et de la sécurité à travers le continent africain. Elle a mis en évidence la présence à Alger de deux institutions majeures de l’UA, dédiées à la lutte contre les menaces transnationales, comme une preuve de la confiance accordée au leadership régional de l’Algérie.
Lors d’un atelier régional organisé à Alger par le Bureau de liaison pour l’Afrique du Nord du Comité des services de renseignement et de sécurité d’Afrique (Cissa), Bankole Adeoye, Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’UA, a fait l’éloge de l’Algérie. Dans une allocution prononcée en son nom par Idriss Mounir Lallali, directeur par intérim du Centre de l’Union africaine pour la lutte contre le terrorisme (AUCTC), il a déclaré :
« Je tiens à saluer une fois de plus la République algérienne démocratique et populaire, son gouvernement et son peuple, pour leur contribution majeure à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, ainsi que pour leur engagement indéfectible en faveur de la paix et de la sécurité en Afrique ». Bankole Adeoye a souligné que le fait qu’Alger soit le siège du Centre africain de lutte contre le terrorisme (CACT/AUCTC) et du Mécanisme africain de coopération policière (Afripol) témoigne de la confiance que l’UA place dans l’Algérie pour assumer un rôle de leader régional.
Il a ajouté que cette confiance a été renforcée par la désignation du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, comme Champion de l’UA pour la lutte contre le terrorisme. Selon lui, le leadership stratégique de Tebboune a permis de renforcer considérablement la réponse collective de l’Afrique face au terrorisme sur la scène internationale. Il a également réaffirmé l’engagement de la Commission de l’UA à maintenir un partenariat solide et durable avec l’Algérie.
L’atelier, qui s’est tenu sous le thème « Les répercussions des fake news et de la désinformation sur la sécurité et la stabilité des États », a été décrit comme un appel à l’action dans un contexte où l’information est devenue une arme. Bankole Adeoye a insisté sur le fait que cette réunion incarne l’engagement de l’UA à trouver des «solutions africaines aux problèmes africains». Il a appelé à une réponse unifiée, intégrée et audacieuse pour contrer les défis posés par la désinformation et les fausses nouvelles, qui transcendent les frontières nationales.
Le Commissaire a averti que la désinformation constitue désormais l’une des menaces transnationales les plus urgentes, évoluant d’un simple phénomène numérique à un outil géopolitique destiné à saper la paix sociale et la gouvernance. Il a révélé que, depuis 2022, les campagnes de désinformation visant les populations africaines ont été multipliées par quatre, souvent orchestrées par des acteurs étrangers exploitant la diversité linguistique et culturelle du continent pour semer la division et le doute. Bankole Adeoye a mis en garde contre les effets dévastateurs des récits mensongers, qui alimentent les conflits, fragilisent la cohésion sociale et compromettent la stabilité des États.
Avec l’émergence de l’intelligence artificielle et l’amplification des contenus par des algorithmes, la désinformation se propage à une vitesse alarmante, pouvant anéantir en quelques heures des efforts de consolidation de la paix menés sur plusieurs années. Pour faire face à cette menace, il a proposé la mise en place d’un mécanisme continental chargé de surveiller, d’analyser et de contrer la désinformation, en s’appuyant sur des expertises en criminalistique numérique et en contre-narratifs.
Ce mécanisme devrait renforcer le mandat de prévention des conflits de l’Architecture africaine de paix et de sécurité. Il a également plaidé pour des investissements dans le renforcement des capacités, la modernisation des cadres législatifs et l’établissement de partenariats public-privé. Enfin, il a souligné l’importance de former les journalistes, les éducateurs et les acteurs de la société civile pour promouvoir la sensibilisation et la résilience numérique au sein des communautés africaines.