La mendicité prend des proportions alarmantes. Le nombre de mendiants augmente de plus en plus. Le phénomène est même devenu un commerce prospère. Autrefois, elle était réservée aux personnes ayant des incapacités physiques les empêchant de travailler pour subvenir à leur besoin. De nos jours, elle est exercée par des femmes et des hommes visiblement bien portants.
La mendicité est devenue un métier à part entière, celui le plus dynamique et le plus créatif de tous
Elle est un métier qui se pratique en haillons, en pantalon-chemise-cravate, en famille, en pleurnichant ou avec d’autres stratégies ouvertes ou encore de façon rusée. Ayant constaté la rentabilité importante de ce métier, dont le butin quotidien ne cesse de satisfaire ces acteurs, il est difficile de stopper un tel fléau avec juste des campagnes de sensibilisation. Sachant que ce fléau est une forme «illicite» d’occupation de l’espace public.
Elle le « privatise » et le transforme en un espace « marchand » particulier. La prolifération du phénomène à travers le territoire national ces dernières années est encore révélatrice de la vulnérabilité de l’ordre public, de la faiblesse et de la défaillance des pouvoirs publics qui ne parviennent plus à garder la main mise sur l’espace public. En effet, des scènes désolantes et consternantes appellent encore une fois les consciences.
Surtout quand on constate que ces personnes exposent même leurs enfants à un véritable danger de mort. Un autre fléau très répandu qui affecte la bonne conscience collective, c’est cette émergence de cette nuée de femmes organisées en bandes, avec un système d’exploitation d’enfants loués à la journée et exposés sur les routes, les carrefours, les portes de mosquées.
Le problème relève plus de la criminalité que de la pauvreté
En effet, le mendiant peut agir pour son propre compte ou pour le compte d’autrui. Ce dernier cas, suppose l’existence et l’appui d’une organisation criminelle. C’est dans ce contexte que l’organisation algérienne de défense du consommateur «Himayatak» a lancé une mise en garde contre une forme de mendicité organisée prenant l’apparence d’activités caritatives. Dans un communiqué publié, l’association alerte sur la présence d’individus montant à bord des bus avec des badges portant le nom de prétendues associations, sollicitant des dons sous prétexte d’aider des malades en détresse.
Photos et vidéos sont utilisées pour susciter l’émotion et inciter les passagers à donner. «Himayatak» dénonce une manipulation émotionnelle et une escroquerie masquée, appelant les citoyens à la vigilance et à signaler ces cas aux autorités afin de préserver l’intégrité de l’action humanitaire. Pour cela, l’Etat doit se pencher sur ce phénomène qui prend de l’ampleur et personne ne peut prédire l’avenir en matière de situation catastrophique environnementale et de sécurité.