L’Union générale des commerçants et artisans algériens a considéré que la filière des dattes doit être complètement assainie. Après le discours du Président de la République qui a dénoncé les abus commerciaux sur cette branche d’activité, le syndicat des commerçants prend acte en appelant à lutter contre les dysfonctionnements enregistrés à ce niveau.
Le président de la Fédération des mandataires en fruits et légumes de l’UGCAA Yakoub Bahari a déploré ce crime économique dénoncé par le chef de l’Etat. «Nos dattes notamment Deglet Nour sont bradées à l’international et ne reflètent pas leur qualité exceptionnelle et les efforts consentis par les producteurs». En effet, il faut relever que l’Algérie a réussi à exporter 83 000 tonnes de la variété de Deglet Nour pour un montant de 73 millions de dollars.
Un fruit qui est le plus apprécié par les consommateurs à l’échelle mondiale en raison de sa qualité gustative et ses effets nutritifs sur la santé. Ses tarifs évoluent jusqu’à 22 Euros dans certains magasins européens. Mais comment eston arrivés à cette situation ? Le responsable de la Fédération fruits et légumes de l’UGCAA estime «qu’il est temps d’assainir la filière de production des dattes». Il impute cet état de fait à plusieurs aspects de dysfonctionnement parmi lesquels il cite « le manque d’organisation de la filière, l’absence de certification et les exportations en vrac sans valeur ajoutée ».
Il recommande dans ce cadre « de veiller à ce que les marges ne se fassent pas au détriment du paysan et de la richesse nationale » en ajoutant que « les critères de qualité standard doivent être prévalus ». Le marché actuel reste déterminé par l’offre et la demande où les prix évoluent entre 300 à 800 DA le kilo. Sur un autre plan, il dénonce « des malversations et contournement des critères à l’exportation », ce qui débouche à une altération dans les transactions commerciales.
Pour ainsi dire, ce n’est pas toute l’exportation qui est mise en cause, mais certains intervenants qui ne respectent pas les règles du marché font dans la sous-facturation d’un produit qui constitue un segment important de l’exportation hors hydrocarbures. Cette année, des professionnels de cette filière ont estimé que le marché attend à livrer près de 1,7 million de tonnes de dattes dont le label Deglet Nour est le plus réclamé. Quant aux recettes globales de différentes variétés de dattes, celles-ci ont été de 250 millions de dollars. Cela témoigne que cette filière a de bonnes perspectives à l’export du moment qu’elle est liée à 120 marchés internationaux.