La déclaration d’Alger adoptée hier lors des travaux du 31e sommet des chefs d’État arabes qui a pris fin également hier, contient plusieurs points et a fait l’objet d’un consensus des délégations présentes.
Dans le préambule de la Déclaration d’Algérie, les dirigeants arabes se disent conscients des « circonstances délicates et des développements rapides sur la scène internationale », et de ce que prédit la situation actuelle de polarisation pour la recomposition des rapports de forces internationaux. Une situation qui n’est pas sans risques pour la sécurité nationale et la stabilité des états arabes et qui dicte de « fédérer les efforts » pour préserver les intérêts communs et se positionner comme acteur influent dans la reconfiguration des contours d’un «nouvel ordre mondial basé sur l’égalité et l’équité souveraines entre les états.»
Le premier point adopté est relatif à la question palestinienne, avec la réaffirmation du caractère central de la cause et du soutien absolu des pays arabes aux droits du peuple palestinien, dont son droit à la liberté, à l’autodétermination et à la création de son état de pleine souveraineté dans les frontières du 4 juin 1967 et avec Al Qods Est comme capitale, ainsi que le droit au retour et à l’indemnisation des réfugiés palestiniens. Les Etats arabes ont aussi réitéré leur attachement à l’initiative de paix arabe de 2002, « dans tous ses éléments et ses priorités » ainsi que leur engagement pour « une paix juste et globale comme choix stratégique pour mettre fin à l’occupation israélienne de toutes les terres arabes occupées ». La Déclaration insiste en outre sur la poursuite des efforts pour la protection de la ville sainte d’Al Qods et réitère l’exigence de lever le blocus israélien sur la bande de Gaza. Les états arabes ont par ailleurs convenu de soutenir l’adhésion de la Palestine à l’organisation des Nations- Unies comme membre à part entière, tout comme ils saluent la réconciliation des factions palestiniennes scellée en octobre dernier à Alger. Concernant la situation générale du monde arabe, la « Déclaration d’Alger » réaffirme l’option de « l’action arabe commune »
pour préserver la sécurité nationale arabe « dans son sens large e dans toutes ses dimensions politique, économique, alimentaire, énergétique, hydrique et environnementale ». Elle appelle en outre à contribuer au règlement des crises que connaissent certains pays de la région pour « préserver l’unité des pays membres, leur intégrité territoriale et leur souveraineté sur leurs ressources naturelles », ainsi qu’à oeuvrer pour « la complémentarité économique » entre les états de la région. La « Déclaration d’Alger » rejette par ailleurs les ingérences sous toutes leurs formes dans les affaires intérieures des Etats arabes et insiste sur le principe des « solutions arabes pour les problèmes arabes » à travers la consolidation du rôle de la Ligue arabe. Dans ce sens, les propositions du président Abdelmadjid Tebboune pour le renforcement du rôle de la Ligue dans la prévention des conflits ont été saluées.