Le redéploiement tous azimuts de la diplomatie algérienne est assez perceptible. Cette nouvelle dynamique contraste avec les années où la diplomatie nationale a totalement perdu de sa verve hypothéquant l’aura glané minutieusement durant des décennies.

Et si cette redynamisation va pratiquement dans tous les sens, il n’en reste pas moins que le continent africain constitue incontestablement un terrain privilégié. Cela n’est certainement pas anodin puisque l’Algérie, jouissant autrefois d’une place de choix, a beaucoup perdu de terrain au moment où, à titre d’exemple, d’illustration, le Maroc a consolidé sa position. On comprend dès lors pourquoi les diplomates algériens s’illustrent depuis quelque temps avec une activité débordante en vue sans doute de regagner le terrain perdu. La toute récente petite tournée de Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, illustre on ne peut mieux cette tendance lourde qui est en train de s’opérer. Lamamra, en sa qualité d’envoyé spécial du président de la République,

Abdelmadjid tebboune, a en effet visité deux pays: l’Ouganda et le Rwanda. Le ministre Lamamra a remis au président ougandais un message écrit de son frère le président tebboune portant "sur les relations de fraternité, de coopération et de solidarité entre les deux pays" a indiqué le communiqué du ministère des Affaires étrangères (MAE). L’audience accordée par le président Yoweri Museveni au chef de la diplomatie algérienne a donné lieu à "un échange approfondi et fructueux sur les perspectives de renforcement de la coopération bilatérale, ainsi que sur la situation générale prévalant en Afrique à la lumière des nouveaux défis imposés par les récents développements sur la scène internationale", ajoute le communiqué. Après l’Ouganda, Lamamra s’est envolé samedi dernier vers le Rwanda où il a remis à Kigali un message du président Abdelmadjid tebboune, au chef de l’état rwandais, paul Kagame. Et comme ce fut le cas pour l’Ouganda cette visite de travail a été effectuée en sa qualité d’envoyé spécial du chef de l’état. Cette visite a en tout cas, "mis en évidence la détermination commune des dirigeants des deux pays à bâtir des relations exemplaires et à apporter conjointement leur contribution pour mettre en oeuvre l’agenda ontinental pour la paix, la sécurité, l’intégration et la prospérité" a indiqué le communiqué du MAE.

Il a été question lors de ces deux visites, des voies et moyens de consolider la position de l’Afrique et de la prémunir des tensions actuelles dans les relations internationales. En vérité les visites officielles et les tournées sont allées crescendo ces derniers mois. Ainsi ce fut le cas au mois de septembre de l’année dernière où Ramtane Lamara a visité la République démocratique du Congo et la République du Congo. A Brazzaville comme à Kinshasa, Lamamra a eu de fructueuses discussions avec les présidents de ces deux pays. Outre la coopération bilatérale, les dossiers liés à l’Afrique ont aussi été évoqués lors des discussions. Cette lueur de la diplomatie algérienne qui s’est résolument tournée vers l’Afrique a commencé à voir le jour au lendemain de l’arrivée au pouvoir du président tebboune. C’est sans doute dans cette veine que l’ancien ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a lui aussi mis le cap vers l’Afrique. Comme la fois où il a effectué une tournée dans pas moins de quatre pays africains. Il s’est alors agi de l’Afrique du Sud, du royaume du Lesotho, de l’Angola et du Kenya. Ce recentrage atteste évidemment de la volonté de l’Algérie de consolider sa présence dans cet espace géographique longtemps délaissé.