Le Midi Libre - Culture - Exposition des œuvres de Frida Kahlo et Diego Rivera
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Edition du 10 Octobre 2013



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Un couple volcanique au musée de l’orangerie à Paris
Exposition des œuvres de Frida Kahlo et Diego Rivera
10 Octobre 2013

Le couple volcanique, Frida Kahlo-Diego Rivera s’installe à l’Orangerie à Paris à partir de mercredi : une exposition où la frêle artiste au corps souffrant prend le dessus sur son géant de mari et sa peinture engagée. "On ne va parler que d’elle", pronostique Guy Cogeval, président des musées d’Orsay et de l’Orangerie. "Pourtant Diego Rivera est l’un des peintres mexicains les plus importants du XXè siècle", dit-il. Diego Rivera (1886-1957) commence sa vie de peintre en Europe, où il développe une période cubiste et étudie l’art des fresques. Frida Kahlo (1907-1954) a quinze ans lorsqu’elle aperçoit Rivera peignant des fresques dans l’école où elle étudie pour faire médecine.

La rencontre décisive interviendra quelques années plus tard. Déjà atteinte, enfant, par la poliomyélite, la jeune fille ardente voit son destin basculer le 17 septembre 1925. Alors qu’elle rentre de l’école en autobus, celui-ci est percuté par un tramway. Frida est transpercée par une rampe, elle subit une série de graves fractures au bassin, à la colonne vertébrale et au pied. La souffrance ne la quittera plus.

L’art vole à son secours. "J’ai chipé de la peinture à l’huile à mon père et ma mère m’a fait fabriquer un chevalet spécial parce que je ne pouvais pas m’asseoir. Voilà comment j’ai commencé à peindre", écrit-elle. Elle entame une série d’autoportraits saisissants. Le premier, à la robe de velours (1926), où elle arbore déjà ses puissants sourcils en ailes d’hirondelle, est dédié à un premier fiancé qui s’est éloigné d’elle. Elle en réalisera au total plus de 55 autres. Avec un singe, En pensant à la mort. Ou encore La colonne brisée (1944).

La véritable rencontre avec Diego Rivera a lieu en 1928. Volage, il a vingt ans de plus qu’elle. Il est célèbre, politiquement engagé, plein de vitalité. La passion les entraîne. Il l’épouse, ils s’installent dans la Maison bleue, à Coyoacan, quartier de Mexico. Ils sont tous les deux très attachés à leur terre mexicaine, à ses racines précolombiennes, et Frida se met à porter des costumes traditionnels.

"Coups de pique"
Le bonheur est de courte durée. Frida perd l’enfant qu’elle attendait de lui. Elle subira plusieurs autres fausses couches, qu’elle évoque dans le tableau Hôpital Henry-Ford (1932). Rivera multiplie les conquêtes. Frida en souffre et a elle aussi des aventures, hommes ou femmes. Elle entretient même une brève liaison avec Léon Trotsky en 1937.

Les peintures de Frida Kalho, de petite taille et peu nombreuses, sont comme un journal de sa vie. "Quelques petits coups de pique" (1935) renvoie, via un fait divers, aux souffrances que lui cause Diego, relève Beatrice Avanzi, conservateur au musée d’Orsay et l’une des commissaires de l’exposition. André Breton est fasciné par son style et tente de l’associer au mouvement surréaliste mais elle s’y refuse. En 1939, Frida Kahlo divorce de Rivera, puis se remarie avec lui un an plus tard. Les opérations à la colonne vertébrale se succèdent.

Elle continue à peindre sur son lit et meurt en 1954 dans sa maison bleue. Rivera lui survivra trois ans. L’exposition présente jusqu’au 13 janvier une centaines d’œuvres prêtées pour la plupart par le musée Dolores Olmedo, de Mexico. Prévue en 2011, elle avait été annulée en raison de la brouille franco-mexicaine autour de l’affaire de Florence Cassez. Depuis les présidents de deux pays ont changé et Florence Cassez est revenue en France.

Les Français vont pouvoir succomber à nouveau à la "Fridamania", née dans les années 80 dans les milieux féministes et qui a redoublé dans les années 2000 avec un film avec Salma Hayek. "Mais au-delà du roman de sa vie, de l’icône souffrante et passionnée, nous voudrions que le public reconnaisse en elle un grand peintre", souligne Marie-Paule Vial, directrice du musée de l’Orangerie.


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