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Edition du 7 Avril 2012



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Printemps... culturel
Parce que la littérature est fidèle à la vie
7 Avril 2012

C’est magique ce que mars nous a apporté. Un printemps, un ciel moins lourd, des nuages légers, des brises qui sentent le tiède se mariant au soleil qui drague l’humus sur quoi les corps des gens jalonnent et frappent leurs pieds, affichant un air de joie, même si dans leurs cœurs habitent le glauque et la colère muette.

La colère muette. Cette littérature qui à coup d’encre ancre le précipice et la sérénité, l’amour et la déception, le joyeux et le glauque, une colère qui affiche le sourire timide d’une tristesse animée par l’imbécilité du temps, par la malédiction des tournures temporelles. «La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas», disait Fernando Pessoa. La littérature est le véhicule qui traverse les temps et les dates qui font luire les taches de la bêtises que laisse l’humain en passant, par cause de paresse ancestrale ancrée en lui, par cause d’alibis qu’invente cet homme, pour donner naissance à des chemins de traverse pour fuir sa cause sur le globe sans avoir des remises en cause qui pourront condamner son être à se fustiger lors de chaque minute qui passe, créant la culpabilité errante dans les coins de son cœurs, âme & corps  :
La littérature, c’est cette félicité qu’on donne à l’instant, lui épousant le lieu présent , sous notre regard immaculé, c’est se casser dans un corps en verre, et se couvrir de particules qui errent, c’est causer un orage prospère, que l’harmonie des monèmes et phonèmes vont ponctuer, c’est jeter le sort frêle lors des heures pâles, quand les secondes deviennent épuisées, fatiguées et pâles parce que le temps ne veut pas s’arrêter, parce qu’il ne s’arrête pas.
La littérature c’est là où on entend son souffle, c’est là où s’allie l’âme & le corps les accolant à un décor qui nous épaule et esthétise nos voyelles et consonnes, c’est la musique qui court en criant, c’est une clameur qui dans le silence prospère des soirs frappe sa symphonie glorieuse narrant la fureur de vivre et le refus de tondre. La littérature, c’est notre drame journalier qu’aucun ne peut condamner, sauf les amputés du cœur, c’est l’ère où usant de signes et mots, nous commettons nos plus beaux crimes, où passion et patience s’en mêlent, formant la foire aux mille et deux soleils. La littérature est ce costume amoureux que l’on porte tant qu’on affronte, c’est le cri et le regard d’un homme qui, regardant le temps passer, sent son derme ronfler de la braise.
C’est un souvenir enflammé, qui verse des eaux torrides, c’est une cendre que le temps laissera aux oubliettes qui tombe depuis un Phébus exténué de larmes, ce sont des articulations que les mots cousent usant des hold-up de minutes lourdes dans la couleur de la nuit qui s’autorise le noir pour que nos maux prennent de la couleur, érigeant leur clameur, nageant dans un doux froid, narguant la bêtise des heures qui errent sous un soleil qui blanchit ,par force de laideur de temps ,car les moments s’entre-tuent ,eu égard l’instant qui n’attend pas . C’est les cris d’une scène ! C’est le son d’une flute ! C’est le hautbois qui frémit ! C’est le violon qui gémit ! C’est la passion qui jouit ! C’est le piano qui titille ! C’est la guitare
enflammée ! C’est un silence qui se remplie ! Entre les lignes indemnes ! Des livres assourdissants en furie !
La littérature fait fondre le cœur dans des vases pendus au fil de nos firmaments luisants, qui depuis leurs trônes célestes sourient, nous narrant des sons outragés dans des salons sentant les parfums de la mélancolie naufragée auprès du rebord de notre âme. C’est le divan prospère où nos douceurs, amours et déceptions s’allient le corps dans leurs dernières bières, dessinant la toile d’une vie qui se tricote, face à la brise de la météo de l’instant, face à la l’insoutenable légèreté de l’être.


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