Lundi dernier, la grande salle de spectacles de la maison de la culture de Tizi-Ouzou a vécu des moments émouvants à l’occasion de l’hommage rendu au chanteur Mouloud Habib. Ce dernier, malgré son état de santé, a tenu à marquer de sa présence l’hommage. Etaient également présents de nombreux chanteurs des anciennes générations à l’instar de Taleb Rabah, Kamal Hamadi, Rabah Ouferhat, Drifa et la liste est encore longue. En plus de nombreuses chansons interprétées par les artistes, des témoignages ont été l’occasion de revenir sur la vie et le parcours de Mouloud Habib très peu connu des nouvelles générations. Natif du village Azouza près de Larbâa Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi Ouzou le 8 janvier 1951, Mouloud Habib quitte très tôt sa localité pour s’installer dans la capitale. Il effectue ses débuts au niveau de la radio nationale, chaine II dans une émission enfantine présentée à l’époque par Mohamed Benhanafi, qui nous a quittés récemment. A l’époque déjà, Mouloud Habib interprétait les chansons destinées aux enfants de son âge. L’effet de l’Indépendance aidant, Mouloud Habib chante son célèbre chant patriotique Nek damjahed amechtouh (Moi, le petit maquisard). Cette première chanson l’encourage pour chanter d’autres qui lui sont composées par le poète Mohamed Benhanafi. Puis, Mouloud Habib se retrouve dans d’autres émissions de jeunes qu’il anime avec Madjid Bali. Après le succès enregistré par ses chansons, Mouloud Habib est pris en charge par Kamal Hamadi. Il enregistre un riche répertoire, constitué de très belles chansons avec notamment le tube de l’époque Aldjia , un hymne à l’amour qui le fait sortir définitivement de l’anonymat. Les chansons qui lui sont composées par Kamal Hamadi le propulsent au devant de la scène artistique, comme Tassadit, tajmait, Ferroudja, Amghar azemni, Midaada, Avehri… Le riche répertoire de Mouloud Habib renferme plus de quarante chansons, toutes archivées au niveau de la radio, Chaîne II.
Mouloud Feraoun, toujours dans les cœurs
La maison de la culture Mouloud-Mammeri organise à partir d’aujourd’hui, la commémoration de l’assassinat, par l’OAS, de l’écrivain Mouloud Feraoun ainsi que des cinq inspecteurs tués en sa compagnie, à savoir Ali Hammoutene, Marcel Dasset, Robert Eymard, Max Marchand et Salah Ould Aoudia. Le programme s’ouvrira dans la matinée d’aujourd’hui avec une exposition d’articles de presse, des photographies, livres autours des six inspecteurs, des travaux illustrés d’un extrait de l’œuvre de Mouloud Feraoun, à savoir Le fils du pauvre, réalisés par des enfants de l’atelier de dessin de la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Le programme de la direction de la culture prévoit aussi des déclamations de poèmes d’Emanuel Robles écrits le jour de l’assassinat de Mouloud Feraoun. Cette rencontre sera animée par Belaid Zahia de l’entreprise nationale des arts graphiques. Des textes de Mouloud Feraoun seront lus par les étudiants du département de français de l’université de Tizi-Ouzou. Les textes sont traduits en tamazight et en arabe. Plusieurs conférences sont annoncées par les organisateurs à cette occasion. Elles seront animées par les universitaires Ben Salem Houria, Malika Boukhelou, Youcef Merahi et Mohamed Ghobrini. Des recueillements sur les tombes de Mouloud Feraoun et Ali Hammoutene sont prévus ainsi qu’une table ronde de témoignages sur Ali Hammoutene, qui sera animée en présence de son fils Mohamed Hammoutene.
Par : L. B.