ALD Algérie apporte un nouveau métier en Algérie, celui de l’externalisation de la gestion des parcs automobiles d’entreprises. Dans un marché algérien vierge, M. Frédéric Banco, directeur général d’ALD Automotive, estime que le défit de son entreprise est de pouvoir former et mettre en place des équipes professionnelles pour s’attaquer aux énormes potentialités du marché. Tisser des partenariats avec les entreprises publiques reste l’objectif à atteindre à moyen terme pour ALD. (Interviewé Par Hamid ABBASSEN)
Auto-utilitaire.com : - Pouvez-vous nous présenter ALD et son activité ?
M.Banco : ALD Algérie est une filiale du groupe Société Générale présent en Algérie depuis 2007 avec dépôt des statuts et un début d’activité commerciale à partir de 2008. Nous avons enregistré un fort développement sur les trois dernières années avec une croissance de 40% par an. On fait partie bien évidemment du groupe ALD International et notre métier est la location longue durée, donc l’externalisation des flottes et gestion des parcs automobiles. A la fin 2011, ALD Algérie a dépassé les 2.000 véhicules sur route.
Quelle est la formule de financement de vos véhicules de location ?
Notre métier va au-delà de la formule de financement. Il s’agit de la prestation de service en apportant à nos clients une gestion complète de leurs flottes automobiles et leur externalisation. Bien évidemment, on fait le partage financier, on achète pour le compte de nos clients des véhicules qu’on mettra dans un contrat de location longue durée. Qui dit contrat de location longue durée dit valeur de revente à la fin du contrat. Différemment du leasing, on propose à nos clients tout un package de prestations associées au financement, la gestion de la maintenance, la gestion des pneumatiques, du véhicule de remplacement, de l’assurance… de tout ce qui facilite le management pour la gestion d’un parc.
Dans le détail, quel intérêt présentez-vous pour une entreprise ?
La principale préoccupation pour une entreprise est de se concentrer sur son activité. Le métier d’ALD Automotive est de gérer des parcs automobiles, le métier de nos clients est de produire, à l’image de la société Danon qui fabrique du yaourt ou de Siemens qui apporte des solutions clef en main (usines, générateurs, etc.), notre métier est de décharger nos clients de cette gestion de parc automobile qui est consommatrice de temps, d’énergie et de moyens humains. Notre intervention apporte un service, c’est l’externalisation de la flotte tout simplement.
A Quel type d’entreprises vous adressez-vous ?
Aujourd’hui par rapport au développement d’ALD Algérie, nous ciblons les entreprises qui disposent déjà de parcs automobiles de 15 à 20 véhicules. Il est vrai que notre premier développement s’est fait sur les groupes internationaux présents en Algérie qui sont également clients d’ALD International. Aujourd’hui, on développe de plus en plus une offre pour les grosses PME algériennes. On ne fait pas du particulier, on est vraiment dans le Business to Business.
Vous arrivez dans une activité vierge en Algérie, comment se fait votre installation ?
Il est vrai que ce n’est pas toujours très simple quand on est les premiers à arriver sur un marché. On a devant nous un marché ‘’neuf’’ mais cela implique du personnel à recruter et surtout à former du fait de la nouveauté de l’activité en Algérie. On a mis en place des systèmes de formations pour nos collaborateurs recrutés en local (nous sommes une société de droit algérien) qui découvre la location de longue durée, c’est-à-dire se rapprocher de nos prestataires (les concessionnaires) dans un premier temps pour les achats des véhicules mais également pour tout ce qui est service après vente, apprendre à dématérialiser la relation client (il se présente avec son véhicule chez un garage qui nous appelle et tous se passe après par téléphone à distance: diagnostique, réparation et règlement du garage par nos soins). Il nous a fallu éduquer, former, accompagner nos clients, nos collaborateurs, nos fournisseurs pour structurer petit à petit notre offre et présenter une offre qui se rapproche des standards internationaux.
Comment réagissent les entreprises à votre approche ?
Elles réagissent très bien puisque c’est un nouveau métier en Algérie qui permet d’apporter une qualité de service supplémentaire pour la gestion de flottes automobiles. Il y a une forte attente du marché pour pouvoir confier à un professionnel l’ensemble des opérations liées à la mobilité des collaborateurs, parce que la finalité c’est que le collaborateur, qui est sur route, soit efficace avec un véhicule en bonne état, qu’il puisse être à l’heure à ces rendez-vous, livrer les clients… C’est de la facilitation de la mobilité tout simplement, on accompagne nos clients sur cette partie-là.
Quel est votre relation avec les compagnies d’assurances à l’heure de la multiplication des risques liés à l’usage de la voiture ?
Aujourd’hui l’ensemble de nos véhicules sont assurés en tous risques car cela fait partie de l’offre que l’on propose à nos clients. Lorsqu’un client utilise un véhicule en location longue durée chez ALD, il est entièrement assuré (dommage, responsabilité civile et assistance à la personne). Notre partenaire en matière d’assurances est la compagnie Trust et notre devoir, notre métier, est d’analyser les statistiques assurances afin de pouvoir proposer à nos clients une statistique assurance tenant compte du rapport sinistre à prime du parc automobile. Aujourd’hui, nous sommes en train de monter des modules de formation en partenariat avec la Trust pour sensibiliser les conducteurs de nos clients aux risques routiers. La difficulté principale de nos clients est de gérer le risque humain, parce qu’il y a des collaborateurs sur la route qui parcourent jusqu’à 60 000 Km par an. Notre travail consiste à annualiser les sinistres et à partir de là, et avec nos clients et la Trust, on apportera des sessions de formation (présenter le risque routier, sensibiliser au respect du code de la route…) afin de faire diminuer le risque routier chez nos clients, et bien évidement le nombre de morts sur la route.
Quel regard portez-vous à moyen et long termes sur votre marché ?
Je pense qu’on a de grandes perspectives de développement. Si on segmente un petit peu le marché, on estime le potentiel véhicule des clients des grands groupes autours de 6.000 véhicules, puis on a toute la PME algérienne avec un potentiel allant de 10.000 à 15.000 véhicules.
On a aussi des leviers de croissance qui peuvent être le sud du pays, à partir de Hassi Messaoud pour les compagnies pétrolières et pourquoi pas les entreprises publiques. Il y a vraiment un fort développement possible sur l’activité de la location longue durée parce qu’on reste toujours sur cette notion du out soursing du parc automobile de nos clients.
Aujourd’hui vous n’êtes donc pas présent sur le marché des entreprises publiques ?
Non, pour la simple et bonne raison que nous sommes aujourd’hui encore une petite structure. On a 36 collaborateurs à la fin 2011, on gère 2.000 véhicules et pour passer ce stade, on a besoin encore de se structurer, de pouvoir répondre de façon très professionnelle aux appels d’offres publics et de pouvoir demain, si nous sommes retenus pour un grand groupe public, intégrer et gérer avec autant d’efficacité sa flotte et la flotte de nos clients actuels. A titre d’exemple, notre premier client a 250 véhicules sur route. Si demain on travaille avec une entreprise publique, on va avoir peut-être besoin d’intégrer 1.000 à 2.000 véhicules ce qui nécessiterait, donc, de structurer un peu plus l’entreprise avant d’aborder ses nouveaux marchés mais cela fait partie des développements possibles pour ALD.
Comment se fait le choix de vos partenaires qui équipent votre parc automobile ?
Nous analysons dans un premier temps la demande de nos clients. Puisqu’on est une entreprise multimarques (on travaille avec l’ensemble des concessionnaires) nous adaptons notre offre suivant les besoins d’utilisation du client. S’il souhaite disposer d’un véhicule pour rouler uniquement à Alger et ses environs, nous lui conseillerons le modèle et la marque adéquate en s’appuyant sur la qualité du réseau et service après vente. Mais si le véhicule doit parcourir l’est et l’ouest du pays et aller même dans le sud, nous proposerons un modèle adéquat dont le concessionnaire profite d’un réseau national étendu afin d’assurer la mobilité du conducteur quelque soit son lieu d’utilisation. Nous recherchons la couverture nationale la plus complète possible.
La durée de location est-t-elle relative justement à la durée de la garantie de la voiture ?
Notre contrat de location longue durée démarre de 12 mois et va jusqu’à 48 mois pouvant aller au-delà mais tenant compte également du kilométrage qui est fixé de 30 000 à 150 000 km voir 160 000 km, au-delà, on considère que le véhicule, les coûts de réparation, les durées de mobilisation trop importantes par rapport à l’utilisation qui en est faite ensuite on module cette offre dans le cadre du couple ‘’durées / kilométrages’’ suivant les besoins du kilométrage annuel de nos clients.
Un dernier mot…
ALD a passé une première étape, on a dépassé les 2.000 véhicules à fin 2011, notre objectif est d’aller au-delà et de continuer à se développer d’une façon importante. On a un objectif, celui d’atteindre les 5.000 véhicules en 2015.