Un concert animé par la diva du tindi, Badi Lalla de Tamanrasset et Bambino venu du Niger à la place du groupe Tinariwen initialement prévu s’est tenu vendredi sur l’esplanade du 1er novembre dans le cadre des activités de la troisième édition du Festival international des arts de l’Ahaggar. Avec Badi Lalla, la dimension transsaharienne du patrimoine musical de la région de l’Ahaggar et sa transmission prend tout son sens. De parents algériens, Badi Lalla a passé près de quarante ans de sa vie au Mali, une fois rentrée au pays en 1975 elle est considérée comme la voix du tindi de l’Ahaggar.
En 1990 elle crée l’association Issakta (souvenir) et s’entoure d’une quinzaine de personnes, hommes et femmes, pour se produire dans plusieurs pays d’Europe.
A 75 ans Badi Lalla arrive encore à animer et présider les cérémonies traditionnelles de tindi tout en assurant des scènes avec son groupe. Elle est considérée aujourd’hui comme détentrice d’un trésor patrimoniale mémoriel commun aux deux pays où la diva a vécu.
Devant un public venu si nombreux que l’esplanade du 1er novembre ne pouvait le contenir, Badi Lalla chante la poésie patrimoniale de sa région tout en modernisant l’accompagnement instrumental, qui se résume traditionnellement au tindi (instrument de percussion), par une batterie et des guitares.
En seconde partie de soirée le groupe nigérien Bambino très attendu dans la capitale de l’Ahaggar monte sur scène mené par Omar Mokhtar qui est né à Tamanrasset avant de rentrer au Niger à l’âge de onze ans.
Chacun des passages de Bambino à Tamanrasset draine une foule très nombreuse. Sa musique inspirée du groupe malien Tinariwen, dont le concert à été reporté à hier samedi, comporte une forte connotation blues, une rythmique africaine ou jazzy et des sonorités de guitare propre aux musiciens sahariens.
Le fils prodige de Tamanrasset prône la réflexion artistique pour se démarquer des anciens tout en cultivant le patrimoine des touaregs.