La première représentation à Constantine de la pièce théâtrale Syphax a été donnée, mercredi soir devant une assistance clairsemée, bien en deçà de la réputation naissante de ce spectacle produit par le théâtre régional d’Oran dans le cadre de la manifestation "Tlemcen capitale de la culture islamique 2011".
à Constantine, semble avoir touché de plein fouet cette œuvre, ce qui n’a pas manqué de susciter une certaine déception chez les membres de sa troupe comme l’a confié à l’APS leur aîné, Mohamed Himour.
"Le public de Constantine nous avait habitués à de meilleurs accueils, à moins que cette défection ne soit due au fait que c’est le premier spectacle de la rentrée", a-t-il déclaré, cachant mal sa déception.
Syphax qui met en scène le parcours de ce roi numide, tombé dans l’oubli malgré le fait qu’il fut l’un des fondateurs de l’ancêtre direct de l’Etat algérien , en l’occurrence la Massaessylie, dans la Numidie occidentale, quelque trois siècles avant Jésus-Christ, a pourtant de quoi susciter l’intérêt et sur bien des plans.
Ecrite sous forme de tragédie grecque par Bouziane Benachour, journaliste et écrivain qui n’est plus à présenter, la version que donne cette pièce sur l’épopée de l’Aguellid berbère Syphax, dont on dit qu’il fut le premier souverain algérien à avoir fait frapper la monnaie et à unir sous son étendard les tribus berbères, a suscité quelques remarques et observations rapides de la part des quelques présents qui ont pu suivre le spectacle, laissant deviner que la pièce aurait pu donner lieu à un débat aussi riche qu’intéressant, surtout dans l’antique Cirta, capitale de Gaia et de Massinissa, les frères ennemis historiques de Syphax.
Certains parmi les présents n’ont d’ailleurs pu s’empêcher de faire le parallèle entre cette pièce qui, dit-on constitue une première dans les annales du théâtre algérien, avec celle consacrée par le théâtre régional de Constantine à Massinissa, il y a de cela environ une décennie.
La mise en scène de la pièce, signée Aïssa Moulefra, la scénographie de Abderrahmane Zaboubi, et le recours dans l’interprétation à des comédiens puisés dans le réservoir du théâtre amateur sont également des éléments assez nouveaux dans cette dernière production du TRO. Tous ces éléments auraient pu susciter une attention méritée des connaisseurs et du public de manière générale, s’ils n’avaient pas buté sur le déficit grandissant constaté ces derniers temps dans la promotion des spectacles et de la culture du spectacle, faisant que de nombreux évènements culturels de bonne facture passent inaperçus, ou presque, à Constantine.