Une touiza a été organisée par les habitants du village de Ouled Menaâ, dans la commune d’Oued El-Ma (Batna), pour construire une route d’un km. Il aura fallu la contribution de la population et des entrepreneurs locaux pour collecter 15 millions de dinars, le coût global de ce projet.
Grâce au grand nombre de jeunes de Ouled Menâa, le chantier a démarré il y a quelques jours. Ce projet permettra à cette localité reculée, implantée sur un site montagneux au relief difficile, de se relier à la route de Chlaâlaâ, faisant la jonction entre Oued El-Ma et Batna. Ainsi, les 800 habitants du village se rapprocheront du chef-lieu de wilaya car ce nouvel axe réduira de 6 km la distance qui les sépare actuellement. Etreint par le célèbre mont Chlaâlaâ, recouvert de très denses forêts de pins et de majestueux cèdres de l’Atlas, ce village brisera définitivement son enclavement au terme de cette action communautaire, assure un citoyen volontaire, Mostefa Bouhrig, rencontré par l’APS au lieu-dit El Alayag, au moment où il s’employait, avec un groupe d’habitants, à des travaux de terrassement d’une partie de cette voie. Pour ce quinquagénaire, cette route permettra à la localité de "respirer" enfin et tirer avantage de son site féerique enchanteur. Exécutée avec les bras et l’argent des enfants de la localité avec une intensification des travaux lors des fins de semaines, cette action "réhabilite" la traditionnelle institution de la Touiza qui "permettait à nos grands-pères d’obtenir la synergie nécessaire pour l’exécution des grands travaux", a relevé ce volontaire. Cette Touiza n’est pas la première pour la population de cette localité qui avait déjà pris en charge, en 1988, la construction du réseau de distribution d’eau potable pour les habitants, puis, il y a deux années, l’aménagement d’une piste de 500 mètres reliant le village à Oued El-Ma. A vocation touristique, la région de Chlaâlaâ, éprouvée durant la "décennie noire", recommence depuis quelque temps à attirer des groupes de familles en quête de moments de repos et d’oxygénation en pleine forêt. Selon le même citoyen, les habitants attendent des autorités publiques des projets de développement susceptibles de consolider cette vocation.