Le bruit assourdissant des marteaux piqueurs, poussière et boue perturbent le repos d’une clientèle en quête de tranquilité. L’hôtel El Aurassi, autrefois réputé pour être un véritable havre de paix, ne le sera plus pour encore les longs mois que durera le chantier de réhabilitation de cette infrastructure hôtelière.
Les travaux pour la réhabilitation de l’hôtel Aurassi, qui ont démarré le 4 novembre 2009, n’ont pas manqué d’engendrer leur lot de désagréments pour la "riche" clientèle de cet hôtel 5 étoiles. Les bruits des marteaux piqueurs et autres engins perturbent le repos de la clientèle optant pour cet hôtel justement pour le calme qu’il offrait et qui n’est plus qu’un lointain souvenir. Actuellement l’hôtel El Aurassi est loin de justifier sa réputation étoilée. Ces travaux devraient durer vingt-deux longs mois, sauf imprévus bien entendu. Ce chantier de réhabilitation est financé à 30% par la SPA EGH El Aurassi tandis que les 70% restants font l’objet d’une convention de crédit signé avec une banque publique. Ce grandiose projet de réhabilitation de cet hôtel entre dans le cadre du plan "Qualité-plan Algérie" et vise la mise à niveau aux normes internationales de sécurité et de protection contre les incendies des structures hôtelières algériennes.
Travaux menés en 2 étapes
Les désagréments causés aux clients par le chantier installé sur les lieux sont incommensurables et il aurait été plus avisé, de l’avis de plusieurs habitués de cet hôtel, de le fermer carrément au lieu de la méthode choisie, consistant à mener les travaux en deux étapes sur l’infrastructure divisée en deux. Cela est loin d’être agréable de résider à proximité d’un chantier bruyant jour et nuit, cela sans parler des autres nuisances : poussière, boue, etc. Même les week-ends, d’énormes déflagrations peuvent s’entendre à des centaines de mètres à la ronde, ce qui n’est pas fait pour encourager au repos.
Bruits, poussière et boue
Il faut préciser que les travaux menés ne sont pas de simples ravalements des façades, ils consistent en des transformations importantes, entre autres, la démolition des anciens balcons en béton armé pour être remplacés par de grandes baies vitrées. Cette tâche ne se fait pas sans dommages pour la tranquilité des clients et c’est d’ailleurs l’ensemble de la gigantesque structure qui tremble sur ses fondations à chaque fois que les engins géants sont mis à contribution. Quoique ces travaux sont menés, comme nous l’avons signalé plus haut, en deux étapes, il n’en demeure pas moins que les hommes d’affaires qui aimaient séjourner dans cet hôtel pour profiter de ces nombreux services, commencent à le fuir petit à petit. Les services proposés par les salles de conférence, réstaurants, piscine, cours de tennis, galerie marchande, agences de voyage, compagnie aérienne et le secrétariat technique doté d’un personnel hautement qualifié, ne pèsent pas lourd aux yeux de ceux qui mettent le prix pour bénéficier de tout cela, mais avec la détente en plus, ce qui n’est pas envisageable au vu de l’état des lieux. Il faut dire également qu’en dehors de cette clientèle fidélisée, l’hôtel accueille également, et tout au long de l’année, des dizaines de rencontres et séminaires aussi bien nationaux qu’internationaux.
Les clients s’expriment
Nous avons tenté de récolter les avis des habitués d’El Aurassi, abordé sur place, l’un d’eux ne cache pas son malaise. Il continue à fréquenter cet hôtel par habitude, mais il apprécie de moins en moins ses séjours. Il nous dira : "Il aurait été plus sage de fermer carrément l’hôtel pour la durée des travaux. Cela aurait permis de préserver la réputation de cet hôtel, car avec toutes ces nuisances beaucoup de clients vont se rabattre sur d’autres hôtels et les adopteront définitivement. La clientèle, qui fréquente ces lieux en plus d’exiger un service impeccable a pour condition première la tranquilité, ce qui est loin d’être le cas ces temps-ci, donc pourquoi continuer à payer des services qui n’existent plus !" Cet avis est partagé par plusieurs habitués des restaurants et bars de l’hôtel El Aurassi, qui affirment tous qu’il aurait été souhaitable de fermer l’infrastructure et de ne la rouvrir qu’à la fin des travaux pour permettre à la nombreuse clientèle de redécouvrir des lieux modernisés, sécurisés et flambants neufs. "Chez nous on tient à avoir le beurre l’argent du beurre et la crémière", nous dira ironiquement un client de passage dans cet hôtel.
Y. B.