Une vingtaine d’étudiantes en niqab se sont rassemblées hier devant l’Université pour protester contre la décision, leurs sacs empilés sur le trottoir. Au Koweït, un député islamiste a attaqué cheikh Tantaoui, qualifiant ses déclarations de «honteuses».

Les Frères musulmans égyptiens ont appelé, hier, l’imam d’Al-Azhar à démissionner après ses déclarations sur le niqab, tandis que des étudiantes revêtant ce voile intégral se sont rassemblées devant l’Université du Caire pour réclamer l’accès aux résidences universitaires. La plus haute autorité religieuse d’Egypte, cheikh Mohammed Sayyed Tantaoui, avait selon le quotidien indépendant Al-Masri Al-Yom ordonné la semaine dernière à une collégienne d’ôter son voile intégral, en lui disant : «Le niqab n’est qu’une tradition, il n’a pas de lien avec la religion ni de près ni de loin». s’était également dit, toujours le journal, déterminé à interdire le port du niqab, qui ne laisse voir que les yeux à travers une mince fente, dans les lycées dépendant d’Al-Azhar, et tenu des propos peu flatteurs sur le physique de l’adolescente une fois son voile relevé. «Tantaoui ne peut pas rester à son poste. Il nuit à Al-Azhar à chaque fois qu’il dit quelque chose», a affirmé à l’AFP Hamdi Hassan, député et porte-parole du groupe parlementaire des Frères musulmans, principale force d’opposition en Egypte.
«Je pense que le niqab n’est pas une obligation mais un signe de vertu», a-t-il ajouté. «Pourquoi l’interdire à Al-Azhar ? Il s’agit d’une institution religieuse, pas d’une école de danse orientale». Les déclarations de cheikh Tantaoui ont été publiées au moment où l’Université du Caire a interdit aux étudiantes portant le niqab l’accès aux résidences universitaires.
Une vingtaine d’étudiantes en niqab se sont rassemblées hier devant l’Université pour protester contre la décision, leurs sacs empilés sur le trottoir. Au Koweït, un député islamiste a attaqué cheikh Tantaoui, qualifiant ses déclarations de «honteuses».
Le porte-parole d’Al-Azhar, Ahmed Tawfik, a confirmé que l’imam avait demandé à la jeune fille d’ôter son niqab, mais en assurant qu’il lui avait parlé «gentiment». D’après lui, cheikh Tantaoui, qui pense que le niqab n’a rien d’une pratique musulmane, veut interdire le voile intégral «en se fondant sur la religion».