Le Midi Libre - Midi Alger - La démolition est en cours
Logo midi libre
Edition du 16 Mai 2009



Le Mi-Dit

Caricature Sidou


Archives Archives

Contactez-nous Contacts




Oued Kniss
La démolition est en cours
16 Mai 2009

Les vendeurs à la sauvette ont été délogés de l’endroit depuis déjà des mois, l’opération de démolition, entrant dans le cadre des travaux du projet comportant plusieurs réalisations : métro, tramway, gare modale..., est déjà bien avancée et bientôt il ne subsistera plus rien de cet endroit pittoresque. Seuls deux ou trois boutiques de vieux meubles restent encore encore debout au mileu des ruines en attendant leur «fin» inéluctable. Ce quartier appelé également «el-delala» en rapport avec le commerce qui s’y pratique, les vendeurs à la sauvette restant constamment en mouvements, sur le qui-vive et toujours prêts à remballer leur marchandise à la moindre menace d’intervention des forces de l’ordre. Tous ces vendeurs occasionnels, de tous âges (parfois des pères de famille venant y écouler quelques bricoles pour boucler leur fin du mois) se retrouvaient très tôt sur les lieux et accaparaient les lieux toute la matinée et une partie de l’après-midi. Les patients qui devaient se rendre, pour des analyses, à l’annexe de l’Institut Pasteur, située sur les mêmes lieux avaient toutes les peines du monde à se frayer un passage au milieu de la foule compacte. Le commerce qui se pratiquait à Oued Kniss, en plus d’être informel proposait, le plus souvent , des marchandises d’origine «douteuse», d’où leur prix très attractifs et l’engouement des Algérois pour ce lieu où tout pouvait se vendre et s’acheter et où l’on pouvait faire la bonne affaire. Mais il n’était pas rare de voir des bagarres éclater et des lames blanches jaillir comme par magie semant une pagaille sans nom. Les marchands de meubles d’accasion avaient également pignon sur rue dans cette «Oasis» de l’informel. Dans les boutiques de ces derniers se côtoyaient, pêle-mêle, des meubles d’une finesse incroyable et des vieilleries grossières et sans attraits. Un fatras poussiéreux y régnait entre vieux bidets, buffets de grands-mères, consoles bringuebalantes, vieux livres d’écoliers et des objets indéfinissables trônant, depuis des années, sans que personne n’arrive à en déterminer l’utilité, il faut néanmoins préciser que ceux qui savaient user de patience pouvaient, parfois, y trouver la pièce rare que seuls des yeux connaiseurs savent repèrer.
Oued Knis n’existera plus, très bientôt, que dans les souvenirs et la mémoire des Algérois et de ses nombreux visiteurs qui y faisaient une halte, ou plutôt un pélerinage obligé lors de leur passage dans la capitale.

Par : Yamina Dounab

L'édition du jour
en PDF
Le Journal en PDF
Archives PDF

El Djadel en PDF
El-Djadel en PDF

Copyright © 2007 Midilibre. All rights reserved.Archives
Conception et réalisation Alstel