L’entraîneur des Rouge et Noir a décidé de mettre fin à son aventure avec les Rouge et Noir. Il ne comprend pas comment notre football se gère. Et dans cette honteuse situation, il a décidé de rendre le tablier. Mais, avant de prendre son avion aujourd’hui, il a tenu à s’exprimer pour secouer les amoureux du ballon rond Algérien. Alors écoutons-le.

Comment avez-vous vécu le report du derby contre le MCA ?
« C’est un championnat au menu ou quoi. De toute ma carrière de joueur et d’entraîneur, je n’ai jamais vécu ce genre de situation. C’est vraiment honteux. Expliquez-moi une chose ; Vous pouvez changer les dates des journées comme vous en avez envie ou quoi ? Donc, si quelqu’un pense que ce n’est pas bien de jouer aujourd’hui car il fait trop chaud ou trop froid, on change de date. S’il pleut, on ne joue pas. Non ! Ce n’est pas comme cela que le football progressera, croyez-moi ! C’est de la folie. Je vais vous donner un exemple. Quand, j’étais l’entraîneur du WAC, on avait un match de coupe Arabe à disputer le vendredi à El Khartoum. Et un autre rendez-vous de la ligue des champions Africains le dimanche en Ruanda. On n’a pas demandé de report. On a pris le taureau par ses cornes, la direction avait loué un jet privé pour le déplacement et l’on est parti jouer la partie. Dans la vie, il y a des règlements à respecter. Et c’est la même chose en football. Sinon, c’est l’embouteillage. 

Donc, vous n’acceptez pas cette décision, n’est-ce pas ?
Ce n’est pas à moi de refuser la décision. Mais, je dois dire la vérité. Car, j’aime ce pays. Et je veux que son football redevienne comme il était. C’est ce qui me pousse à dire les quatre vérités en face à la place des autres qui restent les bras croisés.

Soyez plus explicite…
Avant de venir à Alger, j’ai lu dans certains journaux des mensonges sur ce pays. Ils décrivaient l’Algérie comme un pays non sécurisé. Je me souviens très bien d’un homme qui était venu me voir afin d’affirmer l’information que j’allais driver un club Algériens. Il m’a dit que l’Algérie était un pays de terroristes et pour qu’on puisse y vivre, il fallait se cloîtrer dans une chambre fermée à double tour. J’étais décidé à venir voir de moi-même. Et là, j’ai vu un pays en sécurité. Sincèrement, je peux vous dire aujourd’hui, que je me sens plus en sécurité à Alger qu’à Madrid. Tout cela pour vous dire, quand on me dit qu’on a reporté le derby pour des raisons sécuritaires, ça me sidère. Car, pour moi, ce sont des excuses non fondées. Arrêtez de dire sur votre pays n’importe quoi.

On vous sent très en colère…
Et comment, ne pas l’être ? Je parle au nom de cet homme qui n’a pas de l’argent pour payer un café. Mais, qu’il cotise pour acheter le billet d’entrée pour le derby afin de voir son équipe favorite lui donner de la joie sur le terrain. On ne trouve pas les riches dans les gradins. Les riches vont au golf et s’amusent au tennis. Ce sont ceux qui manquent de moyens qui remplissent les stades. C’est leur façon de retrouver la joie. Et quand on vient leur ôter cette dernière, je sors de mes gants c’est clair. Il faut que vous sachiez que je ne parle pas seulement au nom du public de l’USMA, mais aussi, celui du MCA. Un partisan que j’ai rencontré dans la soirée de mercredi dernier, est venu me voir pour savoir si le report était vrai. C’était un fan du MCA. Je lui ai fait savoir que c’était la pure vérité. Je ne peux vous décrire la déception dans les yeux de cet homme qui est venu avec ses enfants, je ne sais pas d’où pour passer une nuité à l’hôtel juste pour soutenir son équipe. Comment voulez-vous que je reste indifférent à cela ?

Mais, quand vous avez accepté de driver l’USMA, vous aviez certainement eu vent de tout cela non ?
L’USMA n’est pas une équipe de quartier. C’est un club connu dans l’Afrique entière. Un club de renom, que personne ne peut le nier. Si on nous avait informés qu’on n’allait pas jouer jeudi, on aurait programmé un stage pour combler cette trêve. Comment voulez-vous que l’USMA joue les titres, alors qu’elle vit à maintes reprises des interruptions. Ce n’est pas comme cela, qu’on atteigne le haut niveau. Si j’ai accepté de driver l’USMA c’est pour gagner les titres. J’ai voulu prendre ce défi. Je savais que ce club avait tous les moyens pour réussir son but. Mais, pour cela, il faut travailler aisément. Sans cela, on est partie droit dans un mur. Je voudrais si vous le permettez ajouter une autre chose.

On vous écoute ?
Napoléon avait dit un jour : celui qui croit tout savoir, ne sait rien. Et c’est le cas, de certaines identités qui ont pris cette saison la barre technique de différents clubs. Quand je lis des déclarations de certains d’entre eux, j’ai envie de vomir.

Vous parlez des entraîneurs étrangers qui sont là cette saison ?
Absolument. Une fois, j’ai lu une déclaration d’un coach qui avait lâché après que son équipe ait gagné 8 à 0 dans un match amical, qu’il va faire des étincelles, tout en évoquant son passé. Je parle de Dépireux bien sûr. Le néo coach du MCA qui se dit qu’il lui faut du temps pour avoir une idée sur son équipe, je leur dit : Arrêtez de prendre les gens pour des moins que rien. Si pour parler du passé. Je dirais, qui a le plus de trophée dans son palmarès eux ou moi. Je défie tous les entraîneurs en Algérie et ceux de l’Afrique. Je suis le plus titré et je n’ai jamais parlé de mon passé. Car si je suis venu en Algérie, ce n’est certainement pas pour narrer mon histoire. Mais, pour écrire une histoire avec le club que j’entraîne. Je ne joue pas avec des équipes inférieures pour montrer que mon groupe est supérieure. Car, si pour avoir un lourd résultat comme celui de 8à 0, je peux jouer contre les pâtissiers ou les pompiers. Là, mon équipe gagnera 14à 0. Ce n’est pas comme cela, qu’on progresse. Je n’ai jamais été un adepte des matches amicaux. Et ce n’est pas aujourd’hui, que je changerais. Alain Michel veut avoir du temps pour connaître son équipe. Comment cela ? Le MCA est dans une phase difficile. Il y a urgence en la demeure. Ce club ne va pas perdre deux autres matches, juste pour que le coach connaisse l’équipe. Non ! Ce n’est pas cela, la méthode de travail. Pour connaître l’équipe qu’on va driver, on reste dans les gradins et l’on observe avant d’attaquer le travail. Il ne faut pas mélanger, c’est vraiment de la folie.

Y a-t-il d’autres coaches qui vous ont marqué par leurs déclarations ?
Il y a Simondi qui lui sort du lot. Il avait dit que sa signature était falsifiée. C’est comme, il dirait que les Algériens sont des escrocs. Non, il n’a pas le droit de parler ainsi. Ce n’est pas parce qu’il est un Français qu’il peut se permettre de dire ce qu’il lui semble. Certes, je suis un étranger dans ce pays. Mais, je ne peux rester indifférent quand je vois de l’injustice.

Qu’avez-vous retenu du football Algérien ?
Je comprends pourquoi maintenant, le football Algérien est dan la nasse. Et ce n’est certainement pas de cette manière qu’il lèvera sa tête de l’eau de sitôt. Quand, je suis arrivé dans ce pays, je me suis posé la question sur le fait que mon joueur Ammour n’a pas été convoqué à l’EN. Maintenant, je pense que j’ai compris. Arrêtez de salir l’image de votre jolie pays. Car, le peuple Algérien n’est pas un sauvage.

On croit savoir que vous aviez décidé de partir. Le confirmez-vous ?
Effectivement, j’ai décidé de plier bagage. Je pars d’ailleurs, aujourd’hui en Espagne. Car, c’est la première fois de ma vie que je me retrouve dans cette situation. Je ne comprends rien à votre football. C’est la raison pour laquelle, je pars. Je vais y participer à une fête de ma religion. Puis voir de loin ce qui se décide chez vous. Si, rien ne change, je ne vais pas revenir. Je ne promets pas la lune alors que je sais à l’avance que je ne peux pas l’offrir. J’ai accepté de venir en Algérie pour participer au renouveau du football Algérien. Et ce n’est pas de cette méthode qu’on arrive à ce qu’on veut. 

Un dernier mot pour conclure ?
Je suis désolé pour le public, mais je n’aime pas triché. Je ne rentre pas dans une guerre qui est perdu d’avance. Je pars à Malaga. Je souhaite à tous les Algériens de bonnes festivités. J’espère que mon message a été compris. Je veux la renaissance du football Algérien. Et si vous êtes d’accord, je suis prêt à revenir pour vous donner un coup de main. Car, si je pars, ce n’est certainement pas de gaîté de cœur. Mais, malgré moi. M. Y.