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Edition du 13 Septembre 2008



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7.000 personnes victimes d’esclavage au Mali
13 Septembre 2008

L’association malienne de promotion des droits humains Temedt a estimé dimanche que "7.000 personnes sont victimes d’esclavage dans la région de Gao", dans le nord du Mali. "Aujourd’hui, il y a environ 7.000 personnes qui sont victimes d’esclavage dans la région de Gao", à 1.200 km au nord-est de Bamako, a affirmé à l’AFP Ahmed Ag Mohamed, professeur de lettres à Gao et membre de Temedt. "Ce sont des Noirs qui ont des maîtres arabes ou tamasheq. C’est de l’esclavage parce que ce sont des gens qui sont soumis à d’autres sans leur consentement et qui subissent des sévices corporels", a-t-il expliqué. "Les esclaves vivent chez leurs maîtres. Ils sont confinés à travailler contre leur gré pour leur maître. Ils sont battus, maltraités", a-t-il poursuivi.
L’association Temedt - dont le nom signifie "lien de sang" et par extension "parenté" en tamasheq, la langue des Touareg - a été créée il y a deux ans. Elle débute lundi une "campagne de sensibilisation" sur le terrain pour lutter contre l’esclavage."Nous commençons une campagne de sensibilisation. L’Etat malien a été informé par nos soins. Il faut que cela cesse. L’esclave, par exemple, lors d’un scrutin populaire, vote selon les consignes de son maître: ce n’est pas normal", a ajouté Ahmed Ag Mohamed. Selon lui, des plaintes ont été déposées contre "des esclavagistes" auprès de la justice à Gao et à Ménaka (nord). "Pour le moment, nous n’avons pas de suites, mais nous allons relancer la machine", a-t-il déclaré.
Dans la périphérie de la ville de Gao, un journaliste de l’AFP a pu rencontrer une famille, qui a affirmé avoir été victime d’esclavage et avoir réussi à fuir de chez son maître. Selon la mère de famille, son époux, ses cinq enfants et elle subissaient "un très mauvais traitement" chez ce maître. "Jusqu’à présent, il (le maître) séquestre encore un de mes enfants", a affirmé Takawalat, femme d’une trentaine d’années, emmitouflée dans un léger voile noir et entourée de quatre de ses enfants. Les responsables de Temedt disent être en lien avec des associations nigérienne et mauritanienne qui dénoncent également l’esclavage, pour "lutter contre le phénomène dans la sous-région".

Par : soltani.dalila@gmail.com

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