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Biskra, Hammam Sidi El Hadj
Une station thermale à l’abandon
10 Juin 2009

Hammam Sidi El Hadj, du nom du saint homme est niché dans une petite oasis perdue dans les palmeraies. Sa "piscine" n’est qu’un bassin rectangulaire de 20x10m construit archaïquement au début de l’indépendance du pays.

Source thermale séculaire au nord-est de la wilaya de Biskra, dans la commune d’El Outaya, Hammam Bordj Rose ou Sidi El Hadj est un patrimoine abandonné. "Le hammam a été interdit au public depuis plus de quatre ans en raison d’un contentieux survenu au début des années 2000 entre la commune et le concessionnaire privé, adjudicataire pour la gestion des lieux" racontent, entre deux plongées, les vieillards curistes rencontrés dans l’archaïque "piscine ". Situé en cul-de-sac, Hammam Sidi El Hadj, du nom du saint homme est niché dans une petite oasis perdue dans les palmeraies. Sa "piscine" n’est qu’un bassin rectangulaire de 20x10m construit archaïquement au début de l’indépendance du pays. Une chambre minuscule est reservée aux femmes. Il n’y existe aucune commodité. Ce saint, toujours vénéré dans la région a son mausolée dans la commune de M’Doukal,au sud-ouest de Batna. Les eaux minérales de la source, qu’il aurait découvertes il y a de cela deux siècles, auraient des vertus extraordinaires contre les rhumatismes et les maladies de la peau. Le pseudo investisseur, de la region de surcroît, a voulu, dit-on, délocaliser la source originelle au bord de la RN 3 (Batna-Biskra) et "vendre" les eaux d’irrigation aux fellahs de la zone. Cela avait engendré un vaste mouvement de protestation des riverains. Le contentieux dont l’APC de l’époque était partie prenante a duré plusieurs années et le hammam fut alors fermé aux visiteurs. Les élus communaux de ce mandat auront le mérite de bénéficier des bénédictions des personnes du troisième âge pour avoir rouvert le hammam depuis quelques mois. Le bassin est la chasse gardée des hommes, tandis que les femmes doivent se contenter de deux minuscules chambres délabrées où l’on entend, à la lumière des bougies allumées et et des odeurs d’encens, les youyous assourdissants des femmes, toujours attachées aux rites ancestraux glorifiant le saint Sidi El Hadj et les "salihines" des lieux. Situé en cul-de-sac, presque à mi-chemin entre le hameau "Fontaine des gazelles" et El Outaya, le bain est à trois kilomètres de la RN 3 et est totalement dépourvu de moyens de transport réguliers. Il faut s’y rendre à pied, pour les non véhiculés en empruntant la bifurcation menant vers les communes de Djemorah et Ain Zaatout. Resté à l’état infrastructurel, tel qu’hérité par l’Algérie indépendante, qui a quand même, du temps des glorieuses Délégations spéciales (ancêtres des actuelles APC instituées en 1967), aménagé la source en un bassin rectangulaire pour les hommes et construit deux chambres thermales pour les femmes, le hammam est situé en pleine palmeraie avec quelques taudis çà et là. Clôturée, ce semblant de station thermale est dépourvu de toilettes, de douches et d’électricité (des fils attachées au tronc de palmiers alimentent deux vieux projecteurs de faible intensité). Les baigneurs de la piscine disposent de vieux vestiaires sans toit. L’accès est payé à la commune à 50 DA. De vieilles carcasses de voitures ou baraques en zinc offrent aux baigneurs cigarettes et frites-omelette à des tarifs exorbitants. Une sorte d’épicerie est fermée et pour étancher la soif, il n’existe que l’eau chaude de la seguia. Un calme absolu règne dans les lieux et invite à la méditation.

Par : Bourki Abdelhak

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