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Merveilleux écrivains palestiniens
Samih Al-Qasim : «Jusqu’à la dernière pulsation de mes veines, je résisterai.»
15 Janvier 2009

Né en 1939 à Larkah en Jordanie, Samih Al-Qasim est écrivain, poète, journaliste et responsable politique. Souvent emprisonné ou assigné à résidence pour son engagement total dans les luttes de son peuple, il est l’un des auteurs les plus féconds de la littérature palestinienne et est considéré comme l’une de ses figures de proue. Recueils de poèmes, essais et récits jalonnent une existence passée notamment entre Rama, Nazareth, Moscou et Haïfa.

Ce descendant d’une famille d’intellectuels et d’imams druzes de Ram a vu son œuvre traduite en plusieurs langues : anglais, russe, allemand, espagnol, italien, grec et hébreu. Il a publié plus d’une vingtaine de recueils de poésies, des récits, une pièce de théâtre et des essais. Son recueil «Je t’aime au gré de la mort » dont la version française paraît en 1988 est considéré comme un tournant dans sa carrière d’écrivain. Lycéen à Nazareth, Samih al-Qasim a débuté un cursus de philosophie et d’économie politique à Moscou. Il l’interrompt pourtant car l’appel de la poésie est le plus fort. Il se consacre également à la lutte politique et au journalisme. Il est responsable dans plusieurs journaux et revues en langue arabe notamment à Al Ittihad, Al Ghad, et Al Jadid. Il est également le rédacteur en chef de l’hebdomadaire Kul Al-Arab, publié à Nazareth depuis 1990, et actuellement le plus lu parmi la population arabe d’Israël. Samîh Al-Qâsim y est une importante figure nationaliste proche du Front démocratique pour la paix et l’égalité. Il dirige également la maison d’édition Arabisk.Les francophones connaissent également « Une Poignée de lumière » parue en mai 1997. Dans cette langue qui le caractérise, loin des slogans et des creuses grandiloquences du discours nationaliste arabe, Samih Al Qasim s’y attache à l’essentiel. C’est pourquoi il fait partie de cette génération que l’on présente comme « première à porter poétiquement la question palestinienne dans la modernité.» «Poignée de lumière» traduit de l’arabe par Mohamed Saad Eddine El Yamani (édition Circé/poésie), témoigne de ce refus de la langue de bois. «La haute mer est fertile en légendes», écrit-il. «Un requin tombe dans les profondeurs terrassé d’un coup de poing de mes coups de dent un autre succombera des dents du poème de mon âme enténébrée», ces vers illustrent à merveille la verve foisonnante du poète. «Comment dormir, si les linceuls sont nuages pluvieux qui ont absorbé tout mon pays ?» s’ interroge-t-il. Ses textes sont apocalyptiques comme l’est la réalité palestinienne, souillée et violentée sans relâche. Le poète «sillonne sa prison captif des naissances» et refuse «le tourisme en linceul». «Laissez retentir la tristesse du chanteur dans la joie de vos chansons.» clame-t-il. «Notre métier est notre seul savoir-faire» confie l’auteur avec humilité. «Discours au marché du chômage» est un de ses poèmes d’une clarté qui inscrit irréversiblement la poésie palestinienne comme forme d’expression artistique moderne s’il en est. K. T.

Par : Karimène Toubbiya

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