La présence française en Afrique est de plus en plus contestée. On ne s’en cache plus en effet puisque les opposants à cette présence se manifestent désormais au grand jour. Après le Mali et le Burkina Faso, c’est au tour du Tchad de connaître des manifestations contre la présence d la France dans ce pays. "La France dégage, non à la colonisation" :
des centaines, voire des milliers de personnes ont scandé ces slogans, samedi dernier, à N’Djamena, la capitale de ce pays du Sahel. Les manifestants, qui accusent la France de soutenir la junte militaire au pouvoir, ont brûlé des drapeaux français comme ils ont vandalisé plusieurs stations- service Total "symbole" de la France, arrachant des pompes et emportant certains produits exposés.
"Si nous continuons à souffrir aujourd’hui depuis l’indépendance, c’est par la faute de la France qui nous empêche d’être réellement indépendants", a indiqué un manifestant. "Nous nous réjouissons que les Tchadiens prennent de plus en plus conscience de notre lutte et nous rejoignent", a indiqué à l’AFP Max Loalngar, coordinateur de la plateforme Wakit Tamma, une organisation d’opposition. "La France installe des dictateurs à notre tête. Nous demandons juste que notre peuple soit respecté". Cette manifestation s’inscrit dans un contexte où la présence française est de plus en plus décriée, notamment dans les pays du Sahel. Une région où la France dispose de plusieurs bases militaires. C’est ainsi qu’au Mali comme au Burkina Faso, cette volonté a été clairement affichée. Au Mali, la présence de la France est devenue carrément indésirable. Les relations entre Paris et Bamako sont au plus bas depuis de longs mois déjà, suite notamment au coup d’état opéré par l’armée dans ce pays.
La France, qui a vu d’un mauvais oeil cette action de l’armée malienne et qui craint sans doute pour ses intérêts, a pesé de tout son poids auprès de la Cedeao pour isoler la junte installée à Bamako. Les nouvelles autorités maliennes ont alors riposté en demandant le départ des troupes françaises. Les troupes de l’opération Berkhane de lutte contre le terrorisme au nord du Mali ont été réduites. Il se dit que le Mali a fait appel à une entreprise russe privée de sécurité dénommée Wagner pour assurer la sécurité au nord du pays. Les relations entre les deux pays sont en crise et au bord de la rupture. Les Maliens ont, il est vrai, exprimé le opposition à la présence française dans leur pays. Dans le pays voisin, celui du Burkina Faso, c’est le même sentiment puisque la présence française est de plus en plus indésirable. Il y a juste quelques mois, des manifestations ont eu lieu pour dénoncer cette présence. L’image du blocage d’un convoi militaire français par des manifestants au Burkina-Faso a fait le tour du monde. Il est révélateur de la montée en puissance d’une véritable révulsion de la présence militaire française dans l’ensemble de la région.