Le règlement de la question du Sahara occidental, dernière colonie du continent africain, sera au centre de la tournée que s’apprête à faire le nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, dans la région.

La tournée a pour objectif la relance des pourparlers entre les deux parties dans un dossier qui connait de multiples blocages à cause, à l’évidence, de l’attitude du Maroc qui veut faire l’impasse sur les efforts de la communauté internationale pour la résolution d’un conflit vieux de presque un demi-siècle maintenant.

Cette première tournée du nouvel envoyé personnel, nommé en octobre en remplacement de l’Allemand, Horst Kohler, remet ainsi sur le devant de l’actualité la question de la décolonisation du Sahara occidental au-devant de la scène internationale. Staffan de Mistura ntamera sa tournée du Maroc, le 13 janvier, avant de se rendre chez le Front Polisario le 15 janvier. Il terminera sa tournée en Algérie (17-18 janvier) et la Mauritanie (19 janvier). Ces deux derniers pays ont la qualité d’observateurs du processus de règlement du conflit du Sahara occidental. Tous les regards seront donc braqués sur cette tournée et d’aucuns s’interrogent d’ores et déjà sur les chances de succès de ce diplomate chevronné. Ce d’autant que le Maroc ne va pas lui faciliter la tâche comme cela a été d’ailleurs le cas pour tous ceux qui l’ont précédé dans cette délicate mission. En effet, le Makhzen, de manoeuvre en manoeuvre, a toujours sabordé le travail des envoyés des différents secrétaires généraux de l’ONU. Le plus connu étant James Baker, un diplomate américain, qui jouissait pourtant d’une aura internationale évidente, mais devant lequel Rabat a mis tellement de bâtons dans les roues qu’il a fini par jeter l’éponge. Il en a presque été de même pour l’Allemand, Horst Kohler, poussé à la demission suite à l’entêtement du Maroc qui voulait coûte que coûte imposer sa seule vision quant aux modalités de règlement de cette question de décolonisation.

En effet, en s’entêtant à vouloir imposer sa solution d’autonomie de ce territoire contrairement à l’option d’autodétermination prônée par toutes les résolutions de l’ONU, le Maroc sabordait sciemment le travail de l’organisatio onusienne. En misant sur le temps, l Maroc, soutenu il faut bien le dire par quelques puissances mondiales, à l’exemple de la France, espérait imposer l’option de l’autonomie et, pour ce faire, multiplie les manoeuvres. D’ailleurs il en a sorti une avant même la tournée annoncée de Staffan De Mistura lorsque, par le biais de ses relais médiatiques, le Palais à fait courir le bruit que le nouvel envoyé personnel allait entamer sa tournée par l’Algérie et ce afin de connaître sa position définitive sur le format des tables rondes. Cette façon de faire, en voulant constamment faire accroîre que l’Algérie est partie prenante dans le conflit alors qu’elle n’est qu’un pays observateur, fait partie des incessantes manoeuvres sournoises de Rabat. L’Algérie, qui a refusé par le passé le format des tables rondes dans les pourparlers, a bien sûr démenti toutes ces allégations mensongères. C’est dire que cette tournée risque fort bien de connaître la même issue : l’échec. Car le Maroc n’entend pas céder d’un iota alors que le Front Polisario refuse lui aussi d’abandonner l’option d’autodermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions de l’ONU et qui reste la seule voie possible pour le règlement du conflit.