Pénurie, spéculation et hausse des prix sont désormais le lot du consommateur algérien en ce début d’année 2022.
La nouvelle année qui vient de commencer s’annonce très difficile pour les Algériens. Et pour cause, les prix de nombreux produits de première nécessité ont augmenté considérablement, mettant à mal la bourse des couches moyennes et populaires qui n’en peuvent déjà plus de la hausse continue déjà largement observée lors de l’année 2021. Pénurie, spéculation et hausse des prix sont désormais le lot du consommateur algérien en ce début d’année 2022. L’huile de table manque sur les étals, des boulangers sont en grève depuis plusieurs jours pour faire pression sur les pouvoirs publics en vue d’obtenir l’augmentation du tarif de la baguette de pain, la spéculation qui fait rage et, last but not least, la hausse des prix de certains produits, notamment laitiers et les yaourts. Cette situation est fort embarassante pour les pouvoirs publics qui sont en train de décréter l’alerte générale en vue de faire face à cette donne qui pourrait mener à la déflagration sociale. Ainsi, en plus du gouvernement,dont d’ailleurs c’est sa mission de réguler le marché et de surveiller les phénomènes de la spéculation et de rupture des stocks de plusieurs produits de première nécessité,
qui est sur tous les fronts par le biais de toutes ses structures et particulièrement le ministère du Commerce, très debordé par cette vague et qui donne l’impression de ne pas savoir à quel saint se vouer pour endiguer cette spirale inflationniste, le Parlement est, lui aussi, monté au créneau. C’est, en effet, par le biais du Conseil de la nation que les parlementaires comptent se joindre à cette mobilisation générale pour mieux cerner les causes de cette flambée des prix et les mécanismes qui permettent aux spéculateurs de malmener les citoyens en étant les maîtres du jeu malgré les menaces sans cesse proférées par le gouvernement de durcir les sanctions à leur égard. Ainsi donc, le Conseil de la nation vient d’annover la création d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur cette déplorable situation. L’institution que préside Salah Goudjil, et qui a réuni hier ses structures dirigeantes à cette fin, n’a pas manqué aussi de tirer à boulets rouges sur tous ceux qui qui sont à l’origine de cette situation de penurie et d’envolée des prix. Le Conseil de la nation n’a pas mis de gants pour accuser les spéculateurs en estimant même que le pays fait face à un grand complot. « C’est une situation provoquée qui risque de fissurer la cohésion sociale et déstabiliser le pays »,
a indiqué le communiqué de la Chambre haute du Parlement. C’est dire combien l’heure est grave et pourquoi le gouvernement, sous très fortes pressions, fait des mains et des pieds en mobilisant tout le monde pour mettre fin à cette situation. Les forces de l’ordre ont multiplié les interventions contre les spéculateurs qui stockent des produits de large consommation. Le ministre du Commerce, Kamel Rezig, se démène comme il peut face à la machine de la spéculation et de sabrons du marché qui tirent les ficelles. Le comble c’est que cette fâcheuse situation est intervenue au moment où le pays s’est doté d’une loi contre la spéculation dont certaines dispositions sont très dures à l’égard des spéculateurs, mais en vain.