Le Midi Libre - Culture - Authenticité métissée de musique universelle
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Edition du 27 Juin 2016



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Evasion Andalouse
Authenticité métissée de musique universelle
27 Juin 2016

La jeune chanteuse Lamia Aït Amara et le maestro Khalil Baba Ahmed et son ensemble ont présenté, vendredi soir à Alger, Evasion andalouse, un concert de musique marqué par un contenu authentique aux formes classiques universelles.

Le public nombreux présent au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria a pu apprécier, près de 80 minutes durant, le rendu d’une fusion prolifique qui a allié la musique andalouse et le "mouwachah" oriental à la rigueur de l’harmonisation de la musique classique. Un répertoire d’une douzaine de titres a réuni des pièces du patrimoine andalou algérien et d’autres du terroir proche oriental, dans une distribution musicale judicieusement soumise à la richesse de la polyphonie et la créativité de Khalil Baba Ahmed.

Dans son karakou, Lamia Aït Amara, cantatrice souriante à la voix suave, a séduit l’assistance avec son timbre vocal à la tessiture large, son interprétation juste et sa grande musicalité. Ya Men Saken Sadri, Mani Aâref man’Dir, Lel’Lah Ya bn’El Werchane, Selli Houmoumek, Mehboub El Qalb Zarni (genre marocain), Taht El Yasmina Fellil et Wa Mili Bi Djismi figurent parmi les pièces interprétées. Quelques titres bien applaudis dont Lamma Bada Yatathanna,

Hamasset (mouwachah composée par le maestro) et Bent Echalabiya de la diva de la chanson arabe, Faïrouz, ainsi que Escudara-Katip (patrimoine turc), ont mis en valeur le travail de création et celui des arrangements du maestro.

Les sonorités relevées de la contrebasse, du violoncelle, et du luth, mêlées à celles cristallines du qanün, des trois violons et du piano, ont orné le silence dans des interprétations aux atmosphères aérées, soutenues par des cadences rythmiques aux mesures composées. Dans une orchestration marquée par le quart de ton oriental et les variations modales de la musique andalouse à l’instar des modes mezmoum, sika et djarka, les instrumentistes, issus d’Annaba, Béjaïa, Alger, Mostaganem,

Oran et Tlemcen ont brillé de maîtrise et de dextérité. Le maestro Khalil Baba Ahmed au violon, Belkacem Benalioua au qanün et Mokhtar Choumane au nay, ont particulièrement fait montre de toute l’étendue de leurs talents de virtuoses dans des passages en solo, interprétant des "istikhbars" (préludes musicaux).

Le public, donnant du bon répondant aux artistes par des applaudissements nourris et des youyous, a savouré chaque instant de la soirée dans l’allégresse et la délectation. Khalil Baba Ahmed, passionné de musique andalouse et classique universelle, entend ouvrir le patrimoine algérien sur les musiques du monde.

A la tête de l’ensemble éponyme, il s’est livré à une série d’expériences basées sur la fusion des genres à l’instar de celle réalisée en 2013 avec l’association Arcangelo de la ville de Lille.

De son côté, Lamia Aït Amara, enfant déjà, a débuté le chant avec l’Association El Anadiles d’Alger dirigée alors par Youcef Ouznadji, avant de rejoindre, depuis une dizaine d’années, El Inchirah, une autre association de musique andalouse dirigée par Smaïl Henni. Lamia Aït Amara se produira avec son orchestre, le 1er juillet prochain à la salle Ibn-Khaldoun à Alger et est en phase de finalisation de son premier album, dont la sortie est prévue pour l’automne 2016.


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