Le Midi Libre - Culture - H’Kaya du jeune plasticien Dey Sofiane
Logo midi libre
Edition du 20 Août 2014



Le Mi-Dit

Caricature Sidou


Archives Archives

Contactez-nous Contacts




Exposition à la galerie Aïcha-Haddad d’Alger
H’Kaya du jeune plasticien Dey Sofiane
20 Août 2014

Dey Sofiane ne cache pas qu’il cherche encore son identité picturale. Une recherche visible à travers quelques toiles, directement reprises de scènes de cinéma ou de photographies.

Le jeune plasticien Dey Sofiane, fait découvrir aux amoureux des arts plastiques, à travers une exposition intitulée H’Kaya, dont le vernissage a eu lieu lundi dernier à la galerie Aïcha-Haddad d’Alger, une quarantaine de toiles de facture encore scolaire mais où souvent frémit une touche personnelle qui ne demande qu’à s’affirmer.

Aoudatou el djedda lil beït (La grandmère rentre à la maison), une oeuvre que le diplômé de l’Ecole des Beaux-arts de Batna dit avoir peinte après une rencontre dans les rues hivernales de cette ville, est révélatrice d’un regard empli d’amour pour les petites gens en proie à l’adversité. Une vieille femme de dos, enveloppé d’un châle traditionnel et d’une fouta, avance en claudiquant sous une pluie torrentielle.

Devant elle s’étend un paysage urbain liquide, les voitures la dépassent comme ce monde qui la fuit et qu’elle ne peut plus rattraper. "J’ai rencontré cette femme une matinée d’hiver à Batna. Elle était complètement trempée", se désole encore le peintre de 25 ans qui avoue sa grande admiration pour les peintres orientalistes, en particulier Etienne Dinet. Une admiration flagrante à travers l’ensemble de l’exposition où les venelles de La Casbah d’Alger, les femmes en haïk et le Sud algérien se taillent la plus grande part. "Le public est très demandeur des peintures qui représentent les vieilles villes traditionnelles.

Chacun veut préserver chez lui un petit morceau de ce patrimoine qui disparaît. C’est pourquoi j’ai axé mon travail sur cet aspect de la mémoire", explique le jeune artiste qui ne cache pas qu’il cherche encore son identité picturale. Une recherche visible à travers quelques toiles, directement reprises de scènes de cinéma ou de photographies telles que El Djazaïri (L’Algérien), portrait tourmenté, huile sur toile, d’un homme mûr à qui l’armée coloniale vient d’arracher son fils.

Le Village rouge d’El-Kantara (Biskra), restituant les tons doux et lumineux de la région, et certaines ruelles de La Casbah travaillées au couteau avec le fini brumeux d’un regard endeuillé ont retenu le regard des visiteurs, notamment des plasticiens d’Alger venus féliciter leur confrère de l’école batnéenne. Dey Sofiane, surnommé "Chanfara" en raison de son admiration pour le héros déjanté d’une série égyptienne, a obtenu son diplôme national des Beaux-arts en 2013. Il a participé depuis 2010 à de nombreuses expositions collectives, obtenant, en 2013, le 1er Prix de la rencontre des écoles d’art à Sidi Bel-Abbès suivi, en 2014, du 1er Prix du concours du salon d’El-Bayadh.


L'édition du jour
en PDF
Le Journal en PDF
Archives PDF

El Djadel en PDF
El-Djadel en PDF

Copyright © 2007 Midilibre. All rights reserved.Archives
Conception et réalisation Alstel