Si Jéremy Aliadière flambe en L1 à 27 ans à Lorient, tout n’a pas été simple pour l’attaquant français qui a connu une longue traversée du désert. Comme lui, ils sont nombreux à quitter trop tôt la France, alléchés par la perspective de rejoindre un club étranger aux conditions financières avantageuses. Voici quelques exemples de joueurs portés disparus ou qui voient leur carrière battre sérieusement de l’aile. La France est toujours considérée comme l’un des meilleurs formateurs d’Europe. Si la formation made in France est aujourd’hui moins pillée de ses talents que par le passé, ils sont encore nombreux à s’exiler à l’étranger, principalement en Angleterre, toujours friande de jeunes talents tricolores. Mais si les exemples de Nicolas Anelka, de Charles N’Zogbia, d’Adel Taarrabt, de Gaël Clichy, sont là pour inciter les jeunes pépites tricolores à quitter leur pays natal, combien ont échoué ? Le cas Jeremy Aliadière est bien évidemment l’un des plus marquants. Parti de l’INF Clairefontaine pour Arsenal alors qu’il n’avait que 16 ans, l’ancien international junior va connaitre une carrière chaotique. À 27 ans, et après plusieurs mois de chômage, il retrouve une seconde jeunesse à Lorient qui lui a offert une dernière chance et qu’il a su saisir. Une opportunité que n’a pas eueVincent Péricard. Alors qu’il fait ses premières apparitions avec Saint-Étienne, la Juventus le repère et l’engage alors qu’il n’a que 18 ans. Un choix terrible dont il ne se remettra jamais. Après plusieurs expériences compliquées en troisième division anglaise, l’ancien Stéphanois cherche aujourd’hui un club. Autant dire qu’à 29 ans, sa carrière est bien mal embarquée. Autre attaquant à la dérive, un certain Stéphane Biakolo. Son nom ne vous dit peut-être rien, mais ce dernier a vécu un vrai rêve en s’engageant à 18 ans à l’Inter Milan. Le début de la fin pour ce Franco-Camerounais formé à Montpellier. S’en suivra un long chemin de croix dans divers clubs de L2 et de National (Niort, Le Havre, Angers, Laval) et un mois de prison ferme pour récidive de conduite sans permis. À 29 ans, il est désormais amateur et évolue en CFA du côté de Martigues. Qu’il est loin le temps où il côtoyait Christian Vieri, Laurent Blanc ou encore Alvaro Recoba à l’Inter Milan. Les cas de Mourad Meghni, de Carl Medjani et de Grégory Vignal sont moins extrêmes que ceux cités plus haut, mais laissent une incroyable amertume chez ces derniers qui avaient pourtant tout pour réaliser une grande carrière. Le premier a quitté Cannes pour Bologne à 16 ans. Considéré trop jeune comme le nouveau Zidane, il va porter cette lourde pression sur ses épaules. Malgré un prêt à Sochaux et quelques apparitions prometteuses avec la Lazio Rome, le mal était fait et le milieu algérien ne parviendra jamais à devenir un joueur de classe internationale, lui qui disposait sans doute de l’un des bagages techniques les plus impressionnants de sa génération. Pour Carl Medjani et Grégory Vignal, tous deux recrutés très jeune à Liverpool du temps de Gérard Houllier, leur jeune carrière va mettre un temps fou à se lancer. Prêtés à de nombreuses reprises, ces deux anciens espoirs du football français vont connaitre plus de bas que de hauts et sont aujourd’hui bien loin de la carrière dont ils rêvaient. Si le franco-algérien Carl Medjani (26 ans) a retrouvé la Ligue 1 cet été suite à la montée d’Ajaccio parmi l’élite, la galère continue pour Grégory Vignal (30 ans), sans club depuis son départ d’Atromitos en décembre 2010.
On le voit, la fuite des jeunes talents vers l’étranger n’est pas toujours synonyme de succès et la galère est plus souvent au rendez-vous que le succès. A coup sûr, s’ils devaient choisir, nul doute qu’ils choisiraient une voie plus classique. Mais avec des si…