Le Midi Libre - Culture - De Sidi Boumediène à El-Qods
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Edition du 15 Octobre 2011



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Tlemcen-Palestine :
De Sidi Boumediène à El-Qods
15 Octobre 2011

Invité par la fondation Mohamed-Dib dans le cadre de Tlemcen capitale de la culture islamique, j’ai eu à connaître parmi les invités étrangers Mme Mériem Mansour, une Palestinienne qui vit en France et qui s’est spécialisée dans la recherche du foncier algérien en Palestine.

Même si le thème du colloque était «L’impact de l’œuvre dibienne dans la littérature algérienne et universelle», Mme Mansour, l’appel de la terre oblige, a préféré porter à la connaissance du public son expérience en matière de rapprochement entre les villes de Tlemcen et de la Palestine. Se sentant certainement à l’aise pour exprimer sans impuissance, quant à changer le cours des choses, cette femme diplomée des grandes universités européennes essaie à travers cette rencontre innopinée de dépoussiérer un pan d’histoire de la Palestine, que tout le monde croyait oublier à jamais.
En plus des liens historiques qui unissent les deux cités, elle tracera un itinéraire qui nous mènera de Tlemcen à la palestine. Tout en s’attardant sur les expériences communes, la conférencière mettra à jour un certain nombre d’éléments nouveaux et ce, grâce à l’exclusivité qui lui est accordée par l’Etat français afin de pouvoir consulter des dossiers d’archives diplomatiques.
Non rassasié par son intervention qui, faut-il le souligner au passage, était d’un haut niveau, j’ai pris le risque de lui demander une rencontre en apparté afin de mieux m’expliquer toutes ces choses qui liaient jadis Tlemcen à la Palestine et surtout me parler des biens de Sidi Boumediène qui se trouvent en Palestine et que personne n’osait évoquer à ce jour. Dans le cadre de recherches effectuées dans les archives diplomatiques françaises me dit-elle, deux dossiers sont d’abord apparus comme des liens évidents entre la ville de Tlemcen et de la Palestine.
Tout d’abord, le fameux Wakf Abou Median (Sidi Boumediène le Saint patron de Tlemcen) qui lie les deux villes jusqu’à ce jour par le biais de l’investissement, que cet homme pieux y a effectué, prenant le soin de laisser à ceux qui lui succéderaient la chance d’y retourner un jour. Ensuite la similitude des attitudes des Français dans leur mépris des deux populations, palestinienne et algérienne et surtout la crainte de voir les deux nationalismes s’influencer et laisser pointer l’idée d’indépendance.
Enfin, reprenant L’Aube Ismaël (Ouvrage de Mohamed Dib), il est intéressant de voir son analyse symbolique de la Palestine qui m’a rappelé, dit-elle, comme une résonance, un livre La Porte de Ghassan Kajaani, écrit quelques années auparavant, par un Palestinien, assassiné plus tard par Ehud Barak au Liban en 1972.
Si beaucoup connaissent l’histoire du Wakf Abou Median (c’est par ces syllabes qu’il est connu en Palestine), il est tout de même permis de rappeler cette histoire qui va durablement marquer la relation entre Tlemcen et la Palestine. Abou Median, né à Tlemcen, est mort -comme le saint vénéré de la Kabylie Cheikh Mohand Oulhocine— sans laisser d’héritier mâle.

Abou Median a longtemps séjourné en Palestine
Ayant séjourné à plusieurs reprises en Palestine, il avait acquis sur place un nombre important de biens. Je vais vous étonner, il était propriétaire de beaucoup de biens à Jérusalem, Aïn Karem, Wadi El-Romane, Gaza, Jaffa, Ramallah, Nazareth et Lydda.
En laissant ses biens sous la forme de woukouf, il souhaitait permettre aux pèlerins venus du Maghreb, surtout pour les moins nantis parmi eux, de trouver un endroit où séjourner jusqu’à leur retour. Comme vous devez le savoir, autrefois, le pèlerinage se faisait vers La Mecque mais aussi vers la mosquée de Jérusalem, à savoir El-Qods. A Jérusalem, par exemple, tout un quartier portait le nom d’Abou Median. Ce quartier, qui se trouve près du Mur des Lamentations, comprend deux terrains connus sous le nom de terrain des figues de Barbarie, un terrain hors des murs, planté d’oliviers à Silo et une maison à Jorf el Anneb, qui porte toujours le même nom.
En matière d’infrastructures commerciales, Abou Median avait sept magasins et une maison à caractère commercial à Bab el Silsileh, quatre magasins et quatre maisons dans le quartier juif, une maison dans le quartier arménien, une maison à El-Oued, une maison et un magasin à Bab El-Hotta, une maison, trois magasins et un four dans le quartier Saadieh, en plus d’une maison dans le quartier chrétien. A titre d’exemple, à Aïn Karem seulement, ses terrains et ses maisons représentent une superficie de 6.600 hectares, tandis qu’a Gaza, il possède deux maisons, une zaouïa, cinq magasins, un terrain appelé Souk El-Joumoua et un terrain au bord de la mer. 
A Ramaleh, il possèdait un établissement de bains et deux magasins contigus, deux jardins et un terrain avec une citerne. A Lydda, il a quatre parcelles de terrains plantés d’oliviers, un terrain entre Lydda et Ramleh. A Nazareth, enfin, il a une maison et 5 magasins. Le principe pour tous ces biens est simple, les revenus des magasins ainsi que des terrains plantés doivent permettre de subvenir aux besoins des pèlerins et permettre aux personnes locales de vivre des dividendes commerciales afin d’entretenir les biens.
Abou Median avait acquis une réputation d’homme pieux, car installé de son vivant derrière la mosquée d’Omar, les pèlerins, maghrébins surtout, venaient lui rendre visite. Louis Massignon, qui a beaucoup contribué à l’étude de ces wakf et à leur défense, déclarait dans un rapport à la suite d’un voyage au Moyen-Orient, fin janvier 1951 ceci : ‘‘Les fils d’Isaac revenus en Terre sainte ne doivent pas traiter ces fils d’Ismaël qu’ils y ont retrouvés, comme Josué a traité les Cananéens.’’ Bien sûr, les Palestiniens n’étaient pas tout à fait d’accord avec l’interprétation de Louis Massignon.

La colonisation juive, un sujet toujours aussi brûlant
Pour les Palestiniens, les Juifs venus s’installer en Palestine étaient en fait des convertis d’origine européenne et non originaire de la Terre Sainte.
Sans le savoir, Abou Median lui-même va aussi représenter la lutte contre la colonisation juive de Palestine. En effet, des Juifs avaient tenté de soudoyer les gestionnaires de certaines personnes pour acheter leurs propriétés. Les Maghrébins vont donc manifester leur colère et intervenir auprès des Français afin d’empêcher cela.
Mais si les Français prennent finalement la défense des lieux saints de leurs sujets, ils garderont toujours un œil vigilant sur les relations entre la Palestine et l’Algérie. En témoignent les nombreux entretiens entre les représentants français et le Hajj Amin al Husseini sur les conseils que ce dernier pourrait apporter aux peuples d’Afrique du Nord en quête d’indépendance et aux Algériens en particulier. Le Hajj Amin a d’ailleurs tenté de persuader les Français, qu’en échange d’une meilleure position de leur part dans la question palestinienne, il encourageait une attitude plus «neutre» sur l’Afrique du Nord. L’entente qu’il préconise pourrait se traduire sur le plan diplomatique par la neutralité des  populistes  arabes, c’est le nom que donne le Mufti aux partisans qu’il compte dans les divers pays.
Sur les questions d’Afrique du Nord, les Français se méfient, car pour l’heure, nous sommes en 1948/49, ils identifient toujours les Arabes en général comme des indigènes peu fiables et toujours considérés sous un angle de dénigrement.

Regard négatif du Monde occidental...
Ainsi, le commandant Desserties, qui remet un rapport sur le problème des réfugiés palestiniens du 7 novembre 1950, indique : ‘‘Il faut trouver une solution rapidement aux réfugiés. Mais ses raisons sont assez négatives. Il est cependant urgent de régler ce problème, car la condition humaine de ces réfugiés, qui vont passer leur troisième hiver sous la tente, est de plus en plus pitoyable. Ils coûtent cher et les sommes considérables consacrées à leur entretien sont dépensées en pure perte.
Plus on attendra plus les difficultés pour leur reclassement augmenteront. La prolongation de leur oisiveté forcée, jointe à leur paresse naturelle (l’Arabe palestinien est sans doute le plus fainéant de tous les Arabes), rendront en effet de plus en plus difficile leur remise au travail. Les activités néfastes auxquelles ils se livrent chaque jour d’avantage (manifestations, attentats, brigandage, contrebande, infiltrations etc.) sont une source permanente d’ennuis et d’irritation pour les pays où ils ont trouvé refuge et en font en même temps un des sujets de friction les plus importants entre Israël et les Etats arabes. Enfin, leur mécontentement croissant en fait une proie de plus en plus facile pour la propagande communiste contre les puissances occidentales présentées comme responsables de leur sort…’’
Voyez-vous les termes employés : ‘‘les aider est considéré comme une pure perte, ils sont oisifs et fainéants, ils ont des activités néfastes, ils créent des ennuis, ils créent des frictions et, enfin, ils risquent d’apporter de la propagande ennemie.’’ Ces termes démontrent à quel point le mépris et la méconnaissance est ancrée dans l’imaginaire occidental. Toujours dans le rapport en question, l’auteur rappelle aussi qu’il s’agit d’une ‘‘masse naïve et extrêmement émotive‘’, on le serait, à moins compte tenu des circonstances de leurs expulsions et du choc lié à la perte de leurs biens, de leurs terres et de leur pays, tout cela accompagné du déni de leur identité.

Les terres palestiniennes loties entre les Israéliens
Il préconise donc leur installation définitive dans les pays d’accueil au prétexte d’une part du changement radical de mode de vie en Israël (il parle ici du modernisme des Israéliens), de la crise économique d’Israël et enfin de la difficulté qu’ils auront à accepter de se trouver avec un statut de minorité. Mais le clou, en quelque sorte de son rapport, apparaît quand il
dit :‘‘Genre de vie des réfugiés’’ La grande majorité des réfugiés est constituée par les fellahs, Le seul moyen de remettre ces gens-là au travail et surtout de les intéresser au travail, consisterait à donner à chaque famille, ou à prêter pour une durée indéterminé, quelques parcelles de terre, un bourricot, une charrue en bois et un peu de semence, continuer provisoirement l’aide alimentaire et leur faire clairement entendre qu’au bout d’une période déterminée, un an par exemple, ils devraient subvenir à leurs besoins par leurs seuls moyens.
Le reclassement de 500.000 réfugiés de cette façon nécessiterait de l’ordre d’un millier de kilomètres carrés de terrain fertile, d’avantage si on leur donnait que des terrains de fertilité médiocre, un cheptel réduit et un matériel insignifiant.
Une minorité ayant occupé des professions libérales ou artisanales, pourrait cependant être utilisée à des grands travaux d’équipement et de mise en valeur des Pays arabes.
Une autre minorité constituée par des Bédouins devrait pouvoir sans difficulté recevoir des zones de nomadisme, les déserts ne manquent pas au Moyen-Orient.’’
En conclusion il donne un aperçu excellent de la vision occidentale de la politique dans le monde arabe 
«Ces difficultés ne pourraient être résolues qu’avec beaucoup d’habileté et des pressions nécessitant une politique commune des puissances occidentales au Moyen-Orient et aussi à coups de ‘Bakchichs’. C’est peut-être ce dernier point qui est la principale clef du problème : l’affaire est avant tout une question d’argent qu’il faudra bon gré mal gré y consacrer si l’on estime que le jeu en vaut la chandelle.»
Nous voici ainsi indigènes communs de visions occidentales responsables de la déstructuration d’une grande partie de la planète, colonisation, occupation, mandat, protectorat, les termes pour indiquer les formes utilisées abondent. Mais le résultat est le même. Il faut donc remettre à l’ordre du jour la grande responsabilité des Européens dans les  ‘‘Catastrophes’’  vécues par les peuples et en particulier les Algériens et les Palestiniens.
Mais contrairement aux identités des autres pays arabes, les Palestiniens n’ont pu établir de lieu où et à partir duquel exprimer leur identité propre. Passés du joug Ottoman à la colonisation britannique, puis soumis aux pressions coloniales sionistes dont le but principal consistait à prendre, ‘‘plus de terre et moins d’arabes,’’ comme le dit le titre du livre de l’historien Nur Massalha.
Les Palestiniens ont pourtant construit une identité particulière qui se mêlait à d’autres niveaux d’identité, comme c’est le cas
ailleurs : ‘‘Musulmane ou chrétienne, ottomane ou arabe, locale ou universelle, familiale ou tribale. Classés sous le thème général d’‘‘Arabes’’ à l’époque britannique, les Palestiniens ont d’abord été victimes de la connotation que ce terme avait dans la vision coloniale classique péjorative comme nous l’avons vu dans les propos du Commandant Desserties.
Tandis que le mouvement sioniste met en avant le principe ‘‘un peuple sans terre revient à une terre sans peuple’’, la politique de transfert mise en avant à partir des années 30, aboutira à l’expulsion, fuite des trois quarts de la population en 1947. Au fil du temps, le sionisme a accentué la négation de la spécificité palestinienne pour empêcher son expression, et justifier le remplacement de cette population sur le terrain par une autre.
Tout l’enjeu est de mettre en place un déni qui soit
impossible de relever
A partir de cette date, malgré la perte de toute identification autre que celle de ‘‘réfugié’’, et la dépossession de ce qui caractérisait la Palestine historique (terres, maisons, documents, passeports...), l’identité palestinienne prendra plusieurs formes. D’abord présents dans les couloirs des Nations Unies au titre de représentation pour d’autres pays arabes, ils feront des demandes régulières pour être entendus comme Palestiniens.
C’est ainsi que petit à petit ils imposent leur reconnaissance par l’Organisation des Nations unies. Or, reconnaître c’est à la fois identifier et distinguer :’’Pour identifier il faut distinguer, et c’est en distinguant qu’on identifie, c’est à être distinguée et identifiée que la personne humiliée aspire.’’
La Nakba (catastrophe) a été une humiliation pour le peuple palestinien. Si le processus a été entamé bien avant mai 1948, ce n’est qu’une fois créé l’Etat d’Israël, et révélée la fin de la Palestine historique, que commence pour les Palestiniens le début de leur humiliation et la formulation de cette catastrophe. Dès lors s’engage une lutte menée par ce peuple, pour se faire ‘‘reconnaître et identifié’’ au sein du monde arabe, auquel il se rattache par une langue et une certaine histoire communes, mais dont il se distingue sur de nombreux points dans la région et sur la scène internationale.
L’enregistrement des réfugiés auprès de l’UNRWA a permis par exemple d’identifier tous ceux devenus réfugiés et d’isoler leur statut de celui des autres résidents des pays arabes, dans lesquels ils avaient trouvé refuge, camps de réfugiés dans les pays arabes, mais aussi camps de réfugiés en Cisjordanie et à Ghaza.
Les occupations de la Cisjordanie, d’abord par la Jordanie, puis à partir de 1967 par Israël, ont également renforcé le sentiment d’appartenance à une identité pour cette population sous occupation. A Ghaza il en a été de même.
Dans le reste du monde, une des luttes principales a été d’obtenir un passeport étranger qui permettrait de circuler librement et de revoir sa famille éparpillée sur différents territoires.
Enfin en Israël, plusieurs expressions désignent cette population : ‘‘Arabes d’Israël’’, ‘‘Israéliens arabes’’, ‘‘Palestiniens d’Israël’’. Longtemps accusés par les Israéliens d’être la ‘‘cinquième colonne’’, ils ont dû lutter également pour faire valoir leurs droits qui, jusqu’à ce jour, diffèrent de la majorité de la population. Désignés également comme non-Juifs, ‘‘les Arabes d’Israël hésitent entre une ‘’israélisation forcée’’ et une ‘’palestinisation croissante’’. La deuxième Intifada a cependant poussé cette partie de la population à montrer un soutien plus important aux Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, notamment face aux exactions de l’armée israélienne.

L’Intifadha pour défendre
leurs terres
Cet ensemble de situations souligne, d’une part, à quel point les différentes identités arabes ne sont pas interchangeables, même si elles se nourrissent les unes des autres. D’autre part, comme nous l’avons évoqué précédemment, l’identité palestinienne s’est très tôt définie comme à la fois arabe et musulmane ou chrétienne, mais surtout comme spécifique. Le vécu des différentes composantes de cette population au cours des années suivant la Nakba n’a fait que confirmer cette identité : réfugié, occupé, de la diaspora, ils sont tous Palestiniens et racontent la même histoire.
Le déni et la dépossession demeure le problème politique. Comprendre ces deux éléments c’est comprendre dans quel cadre s’inscrit la question du ‘‘Droit au retour’’ et celle de la non-reconnaissance de la responsabilité des Israéliens dans la ‘‘catastrophe’’.
Ainsi, l’identité palestinienne est à la fois ineffaçable dans le sens où sa composante multiple et son déni visible sur plusieurs niveaux en ont empêché une formulation simple. Cette identité comporte en elle une richesse transmise par plusieurs générations dans des conditions uniques. Elle est aussi effroyable car l’origine de cette identité a pour toile de fond une situation de grande violence et que la négation voulue de cette identité, a obligé un grand nombre de cette population à la taire pour survivre, pendant de nombreuses années.
Aujourd’hui encore se déclarer palestinien amène des situations diverses : tantôt solidarité, tantôt haine, elle ne laisse guère indifférente. En cela, le vécu des Algériens et des Palestiniens a ceci de commun qu’ils ont eut à vivre les deux plus longues périodes de colonialisme, et pour les Palestiniens c’est toujours le cas. Lorsque j’ai lu L’aube Ismaël, j’ai tout de suite plongé dans l’univers symbolique de Mohammad Dib. Le choix du personnage, outre son aspect historique, est intéressant dans le nom : ismaa en arabe veut dire ‘‘entendre’’ et «isem» le nom. Ce dont les Palestiniens ont été privés c’est de l’écoute et du droit de se dire Palestiniens. Le déni dont ils ont été victimes jusque dans le fait de nommer les choses. Or, ne pas les nommer a permis aux Israéliens mais aussi aux Occidentaux de gommer momentanément leur histoire.
L’Aube Ismaël nous transporte dans cette quête identitaire, transcendée par l’aspect universel que lui donne Mohammad Dib. Au-delà de la question palestinienne, surgit la question de l’identité, du «je», face au «nous» de la ville-pays face au désert. Je ne sais pas si Mohamed Dib a lu le livre La porte de Ghassan Kanafani, mais ce dernier présente, à travers le mythe d’Iram et de la ville aux colonnes, cette même quête universelle. Au Moyen-Orient, cette symbolique berce les lieux depuis de nombreux millénaires. L’image de la ville paradisiaque dans le désert, de la vanité de cette ville, tombent quand l’humain est face à son histoire et à son avenir. Comment se projeter, à partir de quelle
origine ? D’où l’importance de la transmission par la mère, image que l’on trouve dans les deux livres. La symbolique ultime de la Porte est très forte : pour avancer dans son projet, le héro reconnaît qu’il lui faut passer des ‘‘portes’’. Celle qui va permettre à l’autre de reconnaître l’histoire palestinienne en est une, mais au-delà, c’est celle de l’humanité.


Par : Mohamed Ghobrini

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