Le Midi Libre - Société - "Lire amène à reflichir et avoir le sens de l’observation"
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Edition du 3 Novembre 2010



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Salah Abib, bouquiniste, au Midi Libre
"Lire amène à reflichir et avoir le sens de l’observation"
3 Novembre 2010

La lecture est le meilleur moyen de développer l’imagination, la créativité, la concentration et le vocabulaire. Lire amène à réfléchir, à apprendre le sens de l’observation. La lecture correspond à une relation écrivain-lecteur où se noue une certaine intimité.

La lecture apporte beaucoup à notre développement. Lorsqu‘on lit des romans ou des livres documentaires, cela nous apporte beaucoup de nouvelles connaissances et nous amène à réfléchir, à voyager à travers le monde. La lecture est le meilleur moyen de développer l‘imagination, la créativité, la concentration et le vocabulaire. Lire amène à réfléchir, à apprendre le sens de l‘observation. La lecture correspond à une relation écrivain-lecteur où se noue une certaine intimité. Le romancier, par exemple, raconte une histoire tout en dévoilant sa vie, en se mettant dans la peau du lecteur, c‘est-à-dire comment celui-ci appréciera l‘œuvre. Cette relation, souvent intense, est une dimension exclusive à la lecture de façon générale et à celle du roman, en particulier. Par ailleurs, la lecture électronique ne saurait dispenser cette même chaleur que la lecture sur papier pour deux raisons, à savoir : la lecture classique pousse à la réflexion, donc mobilise davantage la matière grise que l‘Internet qui donne du prêt à consommer. C‘est peut-être là un des dangers pour la formation intellectuelle des générations futures. Une deuxième raison, celle-ci peut être tout à fait subjective. En effet, le contact du livre ou du journal nous paraît plus substantiel de nous-mêmes que ne l‘est le simple clique d‘une souris. Salah Abib, bouquiniste passionné de son métier et de la lecture, recueille les livres anciens qui sont parfois introuvables pour les revendre à des prix abordables. Dans sa petite boutique qu‘il occupe depuis plus de 20 ans, on trouve de tout et les amoureux de la lecture savent chez qui se rendre pour satisfaire leur quête d‘un livre.

Midi Libre : Depuis quand pratiquez-vous ce métier ?
S. Abib : Depuis très longtemps. J‘ai toujours aimé les livres ; c‘est ma passion. Le livre est un instrument, un outil pour accéder à tout. Le progrès, la technologie, la science… résultent de l‘apparition et du développement du livre. Son impression (son apparition est relative à l‘utilisation du papyrus, de la peau de chèvre…) en 1492 par Gutenberg a révolutionné le monde.

Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?
La plupart des gens me demandent pourquoi ai-je choisi ce métier, alors que d‘autres sont beaucoup plus lucratifs. Je leur réponds tout simplement que c‘est par amour du livre, par passion de la lecture et que j‘ai toujours aimé ce métier. Même si on m‘offre quelque chose de plus rentable, je ne quitterai jamais ma boutique et mes livres ainsi que mes clients.

Quels sont les livres qui sont le plus demandés ?
Pratiquement, toutes les catégories de livres sont recherchées par les lecteurs et cela dépend bien sûr de chaque période. En période scolaire par exemple, il s‘agit tout d‘abord des manuels scolaires et livres pédagogiques qui permettent à l‘élève d‘évoluer son niveau et de favoriser son éveil.
On accueille aussi dans notre magasin les passionnés de romans, livres de recherche et bien sûr on reçoit les étudiants qui nous consultent tout d‘abord en vue de livres universitaires selon des matières recherchées : médecine, sciences, technologies, droit…

D‘où ramenez-vous tous ces livres ?
Divers moyens sont utilisés pour trouver des livres. Certains anciens étudiants, par acquis de conscience, nous ramènent eux-mêmes leurs anciens livres, moyennant bien sûr une rétribution. Le livre ayant déjà servi n‘est pas considéré au même titre qu‘un livre neuf, mais lorsqu‘on se déplace de bon matin, et qui plus est un jour de repos, ça nécessite quand même une petite somme d‘argent.

Recevez-vous des enfants dans votre magasin ?
Les enfants ne viennent pas spontanément, car ils ne connaissent pas encore ce qu‘est la lecture, mais ils viennent souvent avec leurs parents, car ces derniers veulent initier leurs enfants à la lecture dès leur jeune âge pour leur faire découvrir le goût et les bienfaits de la lecture.

Quel genre de clients recevez-vous ?
Généralement, ce sont les anciens qui ont dépassé la quarantaine qui ont déjà pris goût au livre et qui ne peuvent plus s‘en passer. Ce sont des personnes qui aiment l‘odeur du livre qu‘ils reniflent en l‘ouvrant avant même de commencer à le lire, car cette odeur leur rappelle leur enfance à travers les bibliothèques de leur maison natale et de leur école, comme s‘ils passaient dans un quartier riche en souvenirs de jadis et que l‘odeur des épices leur fait remémorer leur jeunesse.

Le métier de bouquiniste est-il fréquent en Algérie ?
Malheureusement, ce métier est en voie de disparition à cause des médias qui prennent le relais avec les moyens de communications modernes, à savoir la télévision, la radio et bien sûr l‘Internet. Il faut dire aussi que les aléas de la vie font que les gens n‘ont plus le temps de lire comme ils le faisaient auparavant.
Par contre, les gens qui sont à la retraite, qui ont beaucoup plus de temps pour lire, se remettent plus facilement à la lecture et retrouvent le goût de cette dernière.

Avez-vous un message à transmettre à nos lecteurs ?
J‘aimerais que les gens reviennent à la lecture et abandonnent leur petit écran. On participe dans la lecture du livre d‘action, on fait travailler son esprit, son imagination et son cerveau. On est pratiquement en ébullition lorsqu‘on attende la fin d‘une bonne aventure, tandis qu‘au cinéma, les images défilent l‘une après l‘autre et on nous fait croire n‘importe quoi sans esprit d‘analyse et de critique.

Par : Ourida Ait Ali

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