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Edition du 29 Avril 2010



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L’insubmersible Djibril Cissé
29 Avril 2010

Souvent touché, mais jamais coulé. Depuis ses débuts en équipe de France, le 18 mai 2002 contre la Belgique (1-2), Djibril Cissé a été victime de multiples contrecoups du sort qui en auraient découragé plus d’un. Mais l’Arlésien n’a jamais baissé les bras trouvant à chaque fois la volonté, les ressources mentales et physiques pour revenir sur le devant de la scène.

A trois semaines de l’annonce de la liste de Raymond Domenech pour la Coupe du monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010 - et presque à la surprise générale - l’ancien poulain de Guy Roux a gagné sur le terrain le droit de postuler à une place à la pointe de l’attaque des Bleus.
"Derrière sa façade de star, il dissimule une solidité de caractère impressionnante. Djibril aime tellement gagner qu’il s’y emploie de toutes ses forces", confiait Raymond Domenech à l’époque où il était à la tête de l’équipe de France Espoirs. Et c’est vrai qu’il en a fallu du caractère à l’ancien Auxerrois pour faire face à une malchance chronique dans les moments clés de sa carrière.
Tout avait pourtant bien commencé avec une participation à la Coupe du monde de la FIFA 2002 alors qu’il n’avait que 21 ans et un statut de meilleur buteur de Ligue 1. Mais comme ses 22 compagnons d’infortune, il a été victime du naufrage collectif des champions du monde en titre. A la veille de l’UEFA EURO 2004, il est exclu lors d’un match avec les Espoirs contre le Portugal et écope d’une suspension de trois rencontres. Résultat, le sélectionneur Jacques Santini le laisse à la maison.

Le destin frappe toujours deux fois
A l’automne de la même année, alors qu’il effectue des débuts remarqués avec Liverpool, il est victime le 30 octobre 2004 d’une double fracture du tibia-péroné à la jambe gauche dans un match face à Blackburn. Mais, il revient au sommet et termine même meilleur buteur français des qualifications pour Allemagne 2006. Mais la malchance le rattrape…
Lors du dernier match de préparation contre la RP Chine, la veille même du départ pour l’Allemagne, le 7 juin 2006, il se fait pratiquement tout seul une nouvelle fracture tibia-péroné, cette fois à la jambe droite. L’image, impressionnante, fait le tour du monde. "Les médecins pensent que mes os ne sont pas assez flexibles. Plutôt que d’absorber les chocs en souplesse, ils cassent. C’est pénible. Je sonne dans les portiques de sécurité des aéroports !", explique Cissé, non sans humour.
Une nouvelle fois relancée, cette fois par Marseille, il retrouve son rythme de croisière d’une vingtaine de buts par saison. Présélectionné pour l’UEFA EURO 2008, il va pourtant connaître un nouveau coup du sort. Le 27 mai 2008, lors d’un match de préparation contre l’Equateur (2:0), il est titularisé en attaque puis remplacé à la mi-temps par Bafétimbi Gomis qui inscrit un doublé pour sa première sélection. Le lendemain, il fait partie des sept "exclus" et quitte discrètement le rassemblement de l’équipe de France.

Dur comme fer
Nouveau retour à la case départ. "J’étais mal de ne plus être chez les Bleus. Je me suis un peu laissé aller", reconnaît-il avec le recul. N’entrant plus dans les plans d’Eric Gerets à l’OM, il file à Sunderland avec armes et bagages dès le mois d’août 2008, histoire de se reforger un moral de gagnant. Revigoré par la Premier League, il choisit ensuite la Grèce et le Panathinaïkos pour un nouveau retour gagnant. "Beaucoup de gens ne donnaient pas cher de ma peau. Mais aujourd’hui, je suis là. Je suis content de mon choix", commente-t-il neuf mois plus tard en présentant une carte de visite de meilleur buteur du championnat grec avec 23 buts, un doublé coupe- championnat, et un total de 29 buts en 47 matches.
"La Coupe du monde, j’y crois dur comme fer", annonce Cissé en toute légitimité au vu de sa saison. "Si on ne me juge que sur le terrain, j’ai mes chances. Je pense avoir fait le boulot. Si Domenech me fait venir, je ferai ce qu’il me demandera. Il sait que j’ai faim. Si c’est pour cinq minutes, je serai à bloc pendant cinq minutes. Il sait aussi qu’un buteur ça marche à la confiance. Tu l’engranges en marquant des buts, ce que j’ai fait cette saison."
Appelé à la dernière minute le 3 mars dernier contre l’Espagne, après deux ans d’absence, Djibril Cissé, 9 buts en 38 sélections, est cette saison un des rares attaquants français à offrir des garanties.
Au moment où Thierry Henry et Karim Benzema sont à la recherche de temps de jeu, que Nicolas Anelka a été exilé dans le couloir à Chelsea et que Pierre-André Gignac enchaîne les blessures, Djibril Cissé l’insubmersible est de retour et espère enfin avoir sa chance en bleu.
La chance, justement, c’est comme le vent, elle tourne rapidement. Sauf qu’elle peut aussi se provoquer à force de volonté. Et après avoir surmonté tant de coups durs, Djibril en a à revendre… AFP


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