Le Midi Libre - Supplément Sport - Si le SCAF m’était conté...
Logo midi libre
Edition du 7 Avril 2010



Le Mi-Dit

Caricature Sidou


Archives Archives

Contactez-nous Contacts




Rabah Mouassli, un pionnier raconte
Si le SCAF m’était conté...
1 Avril 2010

Nous l’avons rencontré, l’air toujours jovial avec sa démarche vive et alerte. Aujourd’hui âgé de 75 ans, Rabah Mouassli est encore parmi nous et a gardé sa mémoire intacte. Face à sa tasse de café, il nous narre l’épopée du Sporting Affrevillois, appelé aujourd’hui SCAF

«C’est Mohamed Touil, membre du club, qui a effectué le trajet El Khemis-Alger à vélo en 1936 pour recueillir les licences des joueurs. À cette date je faisais partie de l’équipe des juniors depuis trois ans. Nos aînés, tous membres de la direction du club, tels Kamir, Cherfaoui, Hadj Moussa, Misraoui, Abdelmoumène faisaient de grands sacrifices pour subvenir aux besoins des joueurs en ravitaillement, transport et achats de tenues. En 1939, j’ai été sélectionné pour évoluer en équipe première. Je revois encore ces images restées gravées dans ma mémoire à l’occasion de nombreuses rencontres mémorables. De grandes équipes étaient à l’affiche : le Galia, Le Mouloudia, le SG Orléanville, l’USM Blida, Le Red Star, L’AGVGA, l’USM Marengo, l’US Castiglione, etc.
Nous avions beaucoup de difficultés car l’équipement était à notre charge et nous devions laver nos tenue chez nous, mais cela ne freinait nullement notre ardeur à "mouiller le maillot" encouragés par notre premier entraîneur, Mustapha Bouhireb, un ancien du Mouloudia. Suite à l’appel du FLN, le club cessa toutes ses activités, beaucoup de ses enfants répondirent à l’appel du devoir. Certains furent jetés en prison et plusieurs autres sont tombés au champ d’honneur.
Il faut citer Si M’hamed Bouguerra, chef de la wilaya 4, Djitli membre du commando Djamal, Belkebir, dit Si Belahcen, responsable de la région du Zaccar, Khiter, Amari et bien d’autres encore. En 1956, je fus sollicité par les dirigeants du club rival, c’est-à-dire l’OA (Olympique Affrevillois composé uniquement de joueurs, fils de colons), avec comme récompense une prime conséquente et un logement, j’ai refusé catégoriquement toutes les demandes et plusieurs fois des menaces ont été formuléescontre ma personne, je n’oublierai jamais le sinistre Watin, colon activiste, auteur des pressions qui faisait régner la terreur à Khemis et la mort de notre président Hadj Moussa tué par l’OAS. C’est d’ailleurs, le même Watin dit "la boiteuse" et surnommé le "chacal" qui a failli tuer le général de Gaule en France à Colombey-les-Deux-Eglises. En 1962, un nouveau comité est mis sur pied et sera présidé par Mohamed Yahi, inspecteur de l’enseignement primaire. Pendant plusieurs saisons, le club se classe parmi l’élite avec de nouvelles recrues comme Bellila, Kaida, Belkheir, Djitli, Kadara.
De nombreux entraîneurs ont supervisé le club : Zitouni, Madani, Mory, mais faute de relève et de formation, le SCAF "patauge" et le recrutement anarchique est devenu une pratique courante". M. Moussali évoque quelques souvenirs restés gravés à jamais : "En 1952 la victoire du SCAF contre le Galia à Hadjout après prolongation (2-1) malgré la mauvaise foi d’un arbitre espagnol".
Aujourd’hui, c’est avec un peu d’amertume et les larmes aux yeux, qu’il nous signale l’ingratitude des dirigeants actuels qui n’ont même pas une pensée pour ceux qui ont "bâti" le club, aucun jubilé, aucun hommage pour les anciens. Espérons, et c’est le souhait de l’APC et des anciens, que la grande famille sportive récompensera ceux qui vont honoré le club à l’occasion des festivités qui marqueront l’anniversaire de la mort de Si M’hmed Bouguerra, tombé au champ d’honneur le 5 mai 1959 à Ouled Bouachera et à tous les supporters du SCAF, M. Moussali présente la première équipe du SCAF, celle de 1936 dirigée par M. Kamir.
C-. E. M.

Par : Chems-Eddine Mourah

L'édition du jour
en PDF
Le Journal en PDF
Archives PDF

El Djadel en PDF
El-Djadel en PDF

Copyright © 2007 Midilibre. All rights reserved.Archives
Conception et réalisation Alstel