Il y a une semaine, le 29 juillet, le musicien Abdelhak Kechkoul nous a quittés, à l’âge de 88 ans, sans bruit et ce, après une longue période où il était reclus chez lui à El-Mouradia dans un état grabataire. Son inhumation, qui eut lieu au cimetière El-Alia, fut passée sous silence par les médias. Le musicien (un retraité du secteur de l’éducation), qui n’a pas été de ceux qui ont connu la célébrité pour le grand public, était artiste musicien andalous dans l’orchestre de la radio sous la direction des frères Abderrazak et Mohamed Fekhardji. Il a fait également  partie de l’orchestre  au même titre que son cousin Mustapha Kechkoul, musicien et auteur de nombre de pièces théâtrales. L’orchestre de la radio était composé à la fin des années quarante du dernier siècle, selon le musicien Hacène Benchoubane, d’éminents instrumentistes dont Benzerrouk à la mandoline, Djaïdir Hamidou, Boudjemaa Ferguène (psaltérion), Mustpaha Bahar (mandoline), Ahmed Serri  Kadji (dite Alice Fitoussi), Abdelkrim Mehamsadji (banjo), Azgui Saïd (rbeb), Mustapha Kasdali, Abderrahmane Belhocine, Sonego (musicien de confession juive), Safar Bati (alias Mahboubati), cheikh Zerrouk Koreïchi à la percussion et Abdelhak Kechkoul à la guitare. Estimé dans le milieu artistique, Abdelhak Kechkoul était auteur adhérent en 1961 à la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique).
Né le 25 avril 1920  à Alger au n° 4 de la rue Zama sise à la Casbah, il évolue dans un cercle de mélomanes. Après avoir suivi un cursus scolaire à l’école Ecchabiba (Casbah) chez les trois professeurs de grande réputation (cheikh Abderrahmane el Djillali, cheikh Djellouli et cheikh Laïd El-Khalifa), il s’initia à l’art de la miniature et la décoration mauresque grâce à l’enseignement prodigué par son père, le grand peintre de l’art appliqué, Mohamed (1882-1942). Cela ne l’empêcha pas, en parallèle, de vivre au rythme des mélodies de la musique andalouse. Il fera partie de plusieurs associations culturelles telles que la société musicale  El Djazaïria, avant de rallier la société El-Hayet créée en 1934 et dont le premier président était le grand musicien Mohamed Benteffahi. Il eut comme professeurs plusieurs maîtres dont Si Ahmed Sebti, Mahieddine Lakehal, Makhlouf Boucherra. Repose en paix Ammi Abdelhak.